«Je n’ai pas les moyens financiers pour prendre un taxi»: un usager de la STM manque son métro d’une minute et est forcé de marcher 2h pour sa chimiothérapie
Une nouvelle grève fait interrompre les services d'autobus et de métro durant de nombreuses heures à partir d'aujourd'hui

Olivier Faucher
Des usagers de la Société de transport de Montréal ont été pris de court lundi matin par le début de la grève qui a entraîné l’arrêt complet du métro et des autobus pour plusieurs heures.
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Marcher deux heures jusqu’au CHUM avec un mal de genou pour ne pas manquer son traitement de chimiothérapie: c’est la décision qu’a prise Galae Abdel-Baki, 79 ans, qui a raté le dernier métro d’une minute à la station Mont-Royal.
Celui-ci passait à 9h50, après quoi il n’y a plus de service jusqu’à 14h45 en raison de la grève des employés d’entretien de la STM.

«Ce n’est pas bon parce qu’on paie pour ça. Il faut qu’on ait ce service-là, qui est essentiel», déplore M. Abdel-Baki.
Il marche au ralenti en raison de son genou qui le fait soufrir, explique-t-il au Journal, en levant son pantalon pour montrer l'attelle qu'il porte.
«Je n’ai pas les moyens financiers pour prendre un taxi et ça, c’est si j’en trouve un. Je n’ai pas le choix. Je vais marcher et souffrir un petit peu», se résigne le Montréalais souffrant d’un cancer colorectal.

Il savait qu’il y avait une grève, mais avoue qu’il n’était pas au courant de l’horaire de la perturbation sur le service.

Encore «pris en otage»
C’est la deuxième fois en trois mois qu’une grève paralyse le service à la STM. Les employés d’entretien avaient déclenché une première grève de plusieurs jours en juin dernier.
Après des ratés au niveau de la communication des horaires lors de la première grève, la STM a revu la façon de diffuser sur son site web les heures où le service n’est pas disponible.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Néanmoins, force est de constater que l’information ne se rend pas à tout le monde. Le Journal a vu plusieurs usagers se buter à des portes closes des stations Mont-Royal et Laurier en milieu de journée.
On trouvait parmi ceux-ci plusieurs touristes, dont Luis et Cynthia Muller, originaires du Brésil.
«Je trouve ça horrible. Nous devons prendre un train à la Gare Centrale pour aller à Québec. Nous devons trouver un Uber», a expliqué M. Muller, stressé.

Clara, une dame qui tentait d’ouvrir les portes barrées de la station Laurier, croyait qu’il y avait du service sur l’heure du midi.
«J’allais voir ma soeur et je suis obligé d’y aller à pied. C’est à Saint-Michel. Je ne serai pas là pour dîner.»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a déploré que la grève prenne «de nouveau en otage les personnes qui dépendent du transport collectif». « Plusieurs se retrouvent encore une fois contraints de trouver en urgence des solutions alternatives», a-t-il écrit sur X.
La grève du personnel d’entretien de la @stminfo prend de nouveau en otage les personnes qui dépendent du transport collectif.
— Jean Boulet (@JeanBoulet10) September 22, 2025
Plusieurs se retrouvent encore une fois contraints de trouver en urgence des solutions alternatives.
Le 11 juin dernier, j’ai nommé un médiateur pour…
Impasse dans les négociations
La grève qui a débuté aujourd’hui se poursuivra jusqu’au 5 octobre. Elle perturbera les services d’autobus et de métro les lundis, mercredis et vendredis.
En point de presse ce matin, le Syndicat du transport de Montréal s’est dit déçu de la posture de la STM depuis qu’il a envoyé son avis de grève il y a deux semaines.
Le syndicat estime qu’il y a un rattrapage important à faire pour les salaires, mais que l’offre de la STM n’aurait pas bougé depuis le début de la négociation. Le recours à la sous-traitance et la volonté de la STM d’instaurer des horaires atypiques sont aussi au cœur du conflit de travail.
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