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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

«Je m’en fous»: le chef des faux policiers du Québec défie ouvertement les ordonnances de la cour

Son interrogatoire avec la Sûreté du Québec a été présenté au tribunal

Daniel Pagé, qu'on voit ici lors d'une manifestation contre les mesures sanitaires en 2022, est de retour derrière les barreaux parce qu'il aurait enfreint des ordonnances de probation en décembre 2024.
Daniel Pagé, qu'on voit ici lors d'une manifestation contre les mesures sanitaires en 2022, est de retour derrière les barreaux parce qu'il aurait enfreint des ordonnances de probation en décembre 2024. Capture d'écran d'une vidéo publiée sur la page Facebook touskitv
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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2025-01-21T21:01:15Z
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Un complotiste québécois à la tête d’une organisation de faux policiers et de faux soldats a carrément prévenu, après son arrestation la semaine dernière, qu’il se fichait des ordres que la cour lui avait imposés pour demeurer en liberté.

• À lire aussi: De retour en taule: le chef des faux policiers du Québec aurait voulu influencer le tribunal avec une «injonction militaire»

«Je m’en fous», a répété Daniel Pagé, le soi-disant chef de la Garde nationale du Québec, lors de son interrogatoire avec la Sûreté du Québec (SQ) la semaine dernière.

Il a été diffusé mardi au palais de justice d’Alma alors que l’homme de 60 ans cherchait à convaincre le tribunal qu’il pouvait demeurer en liberté durant ses procédures judiciaires.

Capture d'écran d'une vidéo publiée sur la page Facebook touskitv
Capture d'écran d'une vidéo publiée sur la page Facebook touskitv

Il fait actuellement face à diverses accusations. Il aurait enfreint des ordonnances de la cour, dont une interdiction de présenter des documents le liant à la Garde nationale ou au Tribunal militaire.

Quand la police lui a passé les menottes, Daniel Pagé arborait une casquette dudit tribunal, ce qui lui était aussi interdit.

De tous les combats

On le soupçonne également de harcèlement à l'égard des employés du greffe du palais de justice d'Alma et d’entrave pour y avoir envoyé «une ordonnance d'injonction militaire».

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Le document exigeait la libération d’une femme qui aurait harcelé un employé de la DPJ et fait de la contrebande d’ivermectine, une drogue erronément présentée sur les réseaux sociaux comme un remède contre la COVID-19 ou d’autres maladies.

Photo tirée de la page Facebook de Frédéric Déziel
Photo tirée de la page Facebook de Frédéric Déziel

L’entrevue d’environ 77 minutes de Daniel Pagé avec la SQ a offert un vaste aperçu des nombreuses théories auxquelles il adhère.

Tout y passe: fraude médicale, crimes contre l’humanité et arrivée d’une république québécoise bidon.

Quelle mesure de la cour jugerait-il raisonnable pour encadrer sa liberté? lui a demandé à un certain point l’enquêteur.

«Il n’y a aucune condition à me donner. Si vous me donnez des conditions, je ne les signe pas. Je refuse, a persisté Pagé. Je suis en devoir, il y a des crimes contre l’humanité.»

Il se ravise

En audience mardi, Daniel Pagé, qui se représente seul, semblait démontrer plus d’ouverture.

«Je vais me soumettre de bon gré à vos conditions, a-t-il souligné à la juge Justine Guay-Langevin, mentionnant ensuite vouloir implanter des cliniques pour «soigner» les victimes de la vaccination contre la COVID-19. Vous avez mon engagement.»

Aux yeux de Me François Bourgeois, de la Couronne, il est «nécessaire» que l’accusé demeure en détention afin qu’il soit jugé en bonne et due forme. Il en va de même pour assurer «la protection et la sécurité du public».

Plusieurs documents ont été par ailleurs déposés à la cour.

On y trouve un avis de recrutement de la Garde nationale et un ordre du fameux Tribunal militaire adressé «au personnel du DPJ du Québec de cesser et de renverser toutes [leurs] mesures illégitimes entreprises depuis 2012 [sic]».

Le tribunal doit rendre une décision dans cette affaire d’ici vendredi.

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