De retour en taule: le chef des faux policiers du Québec aurait voulu influencer le tribunal avec une «injonction militaire»
Après avoir été recherché pendant des semaines par de vrais policiers, Daniel Pagé a comparu devant le tribunal


Laurent Lavoie
Le chef de la Garde nationale du Québec, une organisation de faux policiers et de faux soldats, est de retour derrière les barreaux parce qu’il chercherait encore à imposer son autorité bidon sur le système judiciaire.
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Les policiers cherchaient à localiser Daniel Pagé depuis plusieurs semaines. Il a finalement été arrêté et a comparu jeudi au palais de justice d’Alma. Il doit subir son enquête sur remise en liberté lundi.
L’homme de 60 ans est surtout connu pour être à la tête de la Garde nationale du Québec. Dans le passé, les autorités ont dû mettre en garde la population contre ce groupe de citoyens souverains niant la légitimité de l’État et des lois.

Pagé, un résident de Nicolet dans le Centre-du-Québec, était aussi adepte de différentes théories du complot durant la pandémie.
Injonction militaire
Voilà qu’il aurait enfreint, en décembre dernier, des ordonnances de probation imposées en 2023, avec une peine de détention, pour s’être fait passer pour un faux policier.
Il aurait violé une «interdiction de présenter des documents qui [l’]identifie comme étant de la Garde nationale du Québec et des shérifs constitutionnels du Québec et [du] Tribunal militaire», indique le mandat d’arrestation.
Selon nos informations, le crime a été commis dans l’espoir de défendre une femme qui fait face à de «fausses» accusations criminelles.
La dame, qui aurait été recrutée au sein de la Garde nationale du Québec, est soupçonnée de harcèlement à l’endroit d’un employé de la DPJ.

Comme elle était incarcérée, le complotiste aurait transmis «une ordonnance d’injonction militaire au greffe du palais de justice d’Alma» pour exiger sa libération.
Cela a toutefois valu à Pagé une accusation de tentative d’entrave au cours de la justice.
Arrestation d’une juge
La Garde nationale du Québec a donné du fil à retordre aux autorités à diverses reprises dans les dernières années.
Elle a déjà envoyé à la Sûreté du Québec une lettre bourrée de faussetés soulignant son intention de fermer tous les centres de vaccination de la province.
En 2023, des membres se sont filmés alors qu’ils étaient en train de perturber un procès à Rimouski pour demander l’arrestation d’une juge de la Cour supérieure.

La séquence d’environ six minutes avait été diffusée sur YouTube, même s’il est interdit de diffuser publiquement un enregistrement visuel ou sonore capté lors d’une audience.
«Personne ne vous a autorisée à parler, vous! On demande de couper le micro de la juge Marie-Paule Gagnon», hurlaient-ils.
Encore à ce jour, le site web de la Garde nationale encourage la population à devenir «un acteur clé dans la défense de [sa] communauté» et offre «des ateliers de préparation civique, d’entraînement physique et de gestion des crises».
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