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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Je me réveille en panique la nuit en regardant mon cellulaire»: des Québécois d’origine libanaise angoissent pour leurs proches

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Photo portrait de Marianne Langlois

Marianne Langlois

2024-09-25T23:00:00Z
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Des Québécois d’origine libanaise sont rongés par l’angoisse en pensant à leurs proches qui vivent toujours au Liban pendant que des bombardements font rage dans le pays.

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«Je m’inquiète pour ma mère qui est coincée là-bas, je me réveille en panique la nuit en regardant mon cellulaire pour vérifier si elle ne m’aurait pas écrit. [...] Je veux qu’elle soit rapatriée, mais ma mère a 77 ans», confie Manal Jomaa, installée au Canada depuis 2010.

La Libanaise d’origine, qui est également présidente et fondatrice du Centre culturel Libano-Canadien, ne cesse de recevoir des témoignages de Libanais très inquiets.

«On est en état de guerre, les gens ont peur, les images de Gaza hantent nos esprits à tous, on ne veut pas que notre pays se fasse détruire de la sorte», souffle-t-elle.

Des débris d’un immeuble détruit par une attaque israélienne au Liban, dans le village de Burj Al Shamali, le mercredi 25 septembre 2024. Selon le ministre de la Santé du Liban, 51 personnes ont été tuées et plus de 220 ont été blessées.
Des débris d’un immeuble détruit par une attaque israélienne au Liban, dans le village de Burj Al Shamali, le mercredi 25 septembre 2024. Selon le ministre de la Santé du Liban, 51 personnes ont été tuées et plus de 220 ont été blessées. Photo AFP

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La mère de deux garçons est reconnaissante d’être à Montréal avec ses fils, mais elle se sent coupable pour sa mère.

«Je regarde mes enfants et je sais que leur grand-mère est en danger imminent. [...] C’est inacceptable, il faut que le gouvernement intervienne», ajoute-t-elle.

Des civils arrivent du côté syrien de la frontière après voir quitté le Liban, le mercredi 25 septembre.
Des civils arrivent du côté syrien de la frontière après voir quitté le Liban, le mercredi 25 septembre. Photo LOUAI BESHARA, AFP

Depuis lundi, le Liban est la proie de nombreux bombardements d’Israël visant des cibles du Hezbollah à travers le pays. Le bilan de ces frappes dépasse les 600 morts et 2000 blessés.

«C’est beaucoup d’émotions, il y a des inquiétudes, pas seulement pour le Liban, mais pour le monde entier. On dirait que la société est de plus en plus désensibilisée [...] on se sent impuissant», observe Rima Talih, une Libanaise au Canada depuis 28 ans.

D’une minute à l’autre

«Les gens meurent pour rien, c’est vraiment terrible ce qui se passe là-bas. [...] Ma famille est en sécurité, mais pour combien de temps? D’une minute à l’autre, tout peut changer», déplore quant à lui Élias Kajouni, un Libanais installé à Drummondville depuis 50 ans.

Plusieurs de ses amis, de ses cousins et de ses cousines vivent toujours au Liban, il reçoit des nouvelles régulièrement.

«Mes cousins me disent que des routes sont détruites, que des gens veulent quitter, mais ne peuvent pas. [...] Je pense que la nourriture aussi va manquer bientôt, c’est terrible», ajoute-t-il. 

La fumée s’échappe de l’endroit touché par une frappe israélienne dans le village de Khiam au sud du Liban, le mercredi 25 septembre 2024.
La fumée s’échappe de l’endroit touché par une frappe israélienne dans le village de Khiam au sud du Liban, le mercredi 25 septembre 2024. Photo RABIH DAHER, AFP

Malgré la situation, sa famille compte rester au pays.

«Ce sont des gens fiers, qui aiment leur pays. Ils n’ont pas l’intention de [le] quitter, je crois, du moins, pas pour le moment», soutient le cordonnier drummondvillois.

Affaires mondiales Canada recommande aux Canadiens de fuir le Liban pendant que cela est encore possible. Aucun rapatriement d’urgence n’est cependant prévu pour l’instant.

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