«J’ai eu une bonne étoile»: voici le parcours étonnant de la jeune actrice prodige Milya Corbeil-Gauvreau


Maxime Demers
Si son visage ne vous dit rien, c’est que vous n’avez pas regardé beaucoup de films ou de séries télé québécoises ces dernières années. À seulement 22 ans, la jeune actrice Milya Corbeil-Gauvreau fait partie de notre paysage télévisuel et cinématographique depuis une quinzaine d’années déjà. «J’ai grandi sur les plateaux de tournage!», s'exclame-t-elle.
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On l’a vue incarner une fillette dégourdie dans le film Les rois mongols (un rôle qui lui a permis de décrocher un prix d’interprétation au Festival d’Angoulême), une prisonnière d’une secte religieuse dans la série L’échappée, une adolescente aux prises avec le trouble de la personnalité limite dans Les bracelets rouges et une jeune patiente en attente d’une transplantation cardiaque dans le drame sportif Sam.
Et chaque fois, la jeune actrice qui défend le rôle principal du film Fanny, en salle la semaine prochaine, nous a épatés par la maturité et la profondeur de son jeu.
Née dans le quartier Rosemont, à Montréal, où elle a grandi, Milya Corbeil-Gauvreau n’avait que sept ans quand elle a exprimé à sa mère son désir de jouer à l’écran comme les jeunes acteurs qu’elle regardait à la télé dans ses films préférés.
«J’étais un enfant qui était vraiment dans la performance», confie la jeune femme entrevue.
«Petite, je faisais des spectacles dans le sous-sol, et je voulais apprendre à danser et à chanter. J’apprenais les répliques des films que je voyais à la télé, et je les refaisais sans savoir que c’était du jeu. Un jour, j’ai demandé à ma mère comment on faisait pour être là-dedans en lui montrant la télé. Elle m’a expliqué que c’étaient des acteurs et que c’était un métier. Je lui ai répondu: OK, je veux faire ça!»
Sa mère, qui travaille en design d’intérieur, a aussitôt fait une recherche sur Google pour savoir comment elle pouvait aider sa fille à réaliser son souhait. Elle a trouvé une agence qui a accepté de recruter Milya, mais aussi sa sœur Shanti, qui a deux ans de moins qu’elle.
Les contrats ont déboulé rapidement. D'abord des séances de photos, puis des apparitions dans des publicités, des courts métrages et un premier rôle important dans le film biographique Nelly, dans lequel elle incarnait la jeune Nelly Arcan.
«J’ai eu une bonne étoile», observe-t-elle en évoquant son ascension rapide dans le paysage culturel québécois.
«Il y a eu un heureux alignement de choses et d’opportunités et ç'a fonctionné.
«J’ai eu deux films importants – Nelly et Les rois mongols – à deux ans d’écart et plein de séries. Il n’y a pas une seule année où je n’ai pas travaillé depuis que j’ai 7 ans. J’ai toujours eu des rôles chaque année. Je touche du bois pour que ça continue.»

Au Kazakhstan avec le Cirque du Soleil
Il faut dire que Milya Corbeil-Gauvreau a plusieurs cordes à son arc. Jusqu’à l’âge de 14 ans, elle partageait son temps entre le jeu et les arts du cirque. En plus d’avoir suivi des cours à l’École nationale du cirque, elle a participé à un spectacle de danse et d'acrobatie du Cirque du Soleil au Kazakhstan, en 2012.
«J’ai vraiment trippé», dit-elle en parlant de son expérience sur scène.
«Mais à un moment donné, j’ai dû faire un choix déchirant entre le jeu et le cirque. J’ai toujours eu plusieurs passions et le cirque en faisait partie. Mais en grandissant, je me suis rendu compte que ma passion pour le jeu était plus forte.»
Malgré sa belle carrière au cinéma et à la télé, Milya Corbeil-Gauvreau a choisi de poursuivre ses études. Après avoir fait un DEC en cinéma au cégep, elle compte s’inscrire bientôt à un baccalauréat en réalisation à l’université.
Car la jeune femme aimerait aussi devenir réalisatrice.
«Mon rêve, c’est d’écrire, réaliser et jouer dans mes films. Juste ça! Je ne suis pas ambitieuse pantoute!, conclut-elle en riant.
- Le film Fanny prendra l’affiche le 9 mai