«J’ai eu peur de perdre mes moyens»: Stéphane Breton se confie sur son rôle de dernière minute dans «La pièce qui tourne mal»


Frédérique De Simone
Stéphane Breton a accepté au pied levé de remplacer Guillaume Lambert dans La pièce qui tourne mal, sans trop prendre le temps d'y penser.
En entrevue avec l’Agence QMI, le comédien, qui avait déjà remplacé dans d’autres productions par le passé — notamment dans Les 39 marches, il y a une dizaine d’années —, a avoué qu’il avait d’abord accepté l’offre parce qu’il n’avait «pas de raison de refuser».
«Quand André [Robitaille, le directeur artistique des productions Monarque] m’a appelé, j’ai vite compris que c’était énorme», a-t-il dit.

«J’avais entendu parler de la pièce, il m’a envoyé la vidéo de la générale. Ça avait l’air vraiment d’un bon show et je savais que j’allais avoir du fun. En même temps, c’est comme si, dans ma tête, il y avait une espèce de danger et de vertige», a ajouté le comédien d’expérience, précisant toutefois que, pour en arriver à la portion plaisir, il devait d’abord réussir à se «calmer les nerfs».
«Les 48 premières heures, j’ai fait un peu d’angoisse, ce que je ne fais pas dans la vie. Je suis normalement une personne assez relax. Quand je fais des shows, c’est rare que je sois nerveux. Mais là, j’ai eu peur de perdre mes moyens. Et quand tu fais de l’angoisse, de l’anxiété, tu ne peux pas apprendre du texte», a-t-il poursuivi.
Pour apprendre rapidement son texte — mais surtout tous les déplacements, placés au quart de tour (la moindre erreur pouvant avoir des conséquences désastreuses) —, il s’est d’abord concentré sur l’aspect physique de son jeu.

Un peu à la manière d’une chorégraphie, il a d’abord appris ses déplacements pendant que l’assistante de production lui énumérait son texte.
«C’est comme si je me marquais d’abord physiquement, parce que je sais que c’est une de mes forces: apprendre physiquement un show, chorégraphiquement parlant. Je me suis d’abord basé là-dessus. J’ai pu me faire une inscription mentale de ma place», a-t-il dit, avouant qu’il lui a fallu énormément de concentration pour réussir à tout apprendre en seulement six jours.

«Mon défi, c’était de l’apprendre, puis surtout d’avoir du fun. Parce que je le sais que quand t’as pas de fun sur un stage, c’est dégueulasse, c’est pas le fun pour personne», a également souligné le comédien à l'Agence QMI, ajoutant que la chimie avec ses partenaires de jeu, qui l'ont tous super bien accueilli, avait grandement contribué au facteur plaisir.
Il a ensuite pu ajouter les mille subtilités de son personnage — qui en joue un autre et qui s'écrit lui-même des lignes de textes dans ses manches — à mesure qu'il a débuté les représentations. En cas d'incertitude, Stéphane Breton pouvait ainsi jouer avec cette béquille comme si de rien n’était.
«Je ne pouvais pas être mal pris, même si ne pas savoir mon texte m’aurait fâché. Mais j’ai quand même pu écrire quelques mots dans mes manches. Je ne m’en suis jamais servi. Ceci dit, ça a dû m’aider inconsciemment à me mettre moins de pression», a avoué le comédien, qui ressort de cette expérience avec un grand sentiment de fierté.

«C’était un tour de manège. À partir du moment où j’ai dit “oui, j’embarque”, c’était comme la folie. On dirait qu’en un claquement de doigts, c’était fait», a-t-il dit.
«Le soir de la première, j’étais stressé un sur dix. J’étais vraiment relax, je me suis surpris moi-même.»
Rappelons que Guillaume Lambert s'est blessé aux pieds en pleine représentation, le 11 juillet dernier. Le comédien et réalisateur a fait une chute importante en raison d’une erreur technique dans la structure du décor.
La pièce qui tourne mal sera jouée jusqu’au 10 août à Drummondville et reviendra l’été prochain à Montréal, Québec, Gatineau et Brossard.