Rejets de l'incinérateur: Jackie Smith loin d’être rassurée par la Ville de Québec


Jean-Luc Lavallée
La Ville de Québec s’est félicitée, mercredi, du respect des normes environnementales pour les émissions à l’incinérateur, mais les résultats n’ont pas dissipé les inquiétudes de Jackie Smith, qui dénonce un « faux sentiment de sécurité ».
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La plus récente campagne d’échantillonnage a été effectuée, le 31 janvier, exclusivement sur la cheminée du four numéro 4 de l’incinérateur, là où un dépassement (de quatre fois la norme) avait été observé pour les émissions de dioxines et de furannes quelques mois plus tôt.
La Ville avait affirmé alors qu’il s’agissait d’une « anomalie » et peinait à comprendre ce qui avait pu se passer, disant que les conditions de fonctionnement du four, où l’on brûle les déchets, étaient redevenues « optimales » depuis.
Dans un communiqué diffusé mercredi, la Ville affirme que, cette fois-ci, aucun dépassement n’a été constaté, tant pour les dioxines et les furannes que pour les particules filtrables ou pour d’autres métaux, comme le mercure, l’arsenic, le nickel, le plomb et le cadmium.
« Cette campagne d’échantillonnage spéciale est rassurante pour tous. Les efforts des dernières semaines portent leurs fruits et nous continuons à travailler afin d’améliorer les pratiques pour mieux contrôler les émissions », a commenté la vice-présidente du comité exécutif, Marie-Josée Asselin.
Méthode contestée
La cheffe de Transition Québec et conseillère de Limoilou, Jackie Smith, a réagi vite en dénonçant un « faux sentiment de sécurité ».
Mme Smith rappelle que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait critiqué sévèrement, en janvier, les méthodes utilisées pour le suivi des émissions polluantes des incinérateurs au Québec.
À l’heure actuelle, l’échantillonnage est réalisé à la source, directement à la cheminée, mais la loi n’exige aucun suivi au-delà des infrastructures de l’incinérateur.
Cela fait dire au BAPE que le suivi actuel est « totalement inadéquat pour l’évaluation de l’exposition des populations limitrophes », lit-on dans un rapport d’enquête de près de 700 pages.
Impact dans Limoilou
« La Ville de Québec continue de nous dire que tout est beau et qu’il n’y a pas de problème. La réalité c’est que la Ville de Québec ne mesure pas l’impact de l’incinérateur sur la population de Limoilou. Il faut améliorer la qualité de l’air dans Limoilou et il faut arrêter d’incinérer des matières dans notre quartier », a martelé Mme Smith.
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