Phase deux du tramway: Marchand manque d'ambition, selon l'opposition


Stéphanie Martin
En mission à l’étranger, le maire Bruno Marchand a subi les foudres de l’opposition, qui lui a reproché son manque d’ambition dans le dossier d’une éventuelle phase deux du tramway.
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Les couteaux ont volé bas, de part et d’autre de l’Atlantique, alors que les partis d’opposition ont profité de la visite du maire en Europe pour critiquer sa gestion du projet.
Le tout a commencé par une proposition de la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, qui a demandé au maire de s’atteler dès maintenant à planifier la phase deux du réseau et à partir à la recherche de financement.
« Nous savons maintenant combien le processus peut être long entre l’idée et la première pelletée de terre pour un projet comme le tramway. Pour cette raison, il me semble impératif que l’administration Marchand se penche immédiatement sur la phase deux du projet. »
Depuis le début de son voyage, le maire a visité Paris et Le Havre, où il a observé les réseaux de tramway des deux villes françaises.
De Paris, où il se trouvait, mardi, le maire a cependant balayé la suggestion, estimant qu’il n’est « pas judicieux » de procéder ainsi.
Il a jugé qu’il ne faut pas « dévier les énergies » du bureau de projet qui sont actuellement concentrées sur le lancement de la première phase.
« À ce moment-ci, ce ne serait pas judicieux de faire ça (planifier la phase deux). Ce serait compromettre la phase un. Oui, on veut faire une phase deux, mais on va le faire en temps et lieu », a laissé tomber Bruno Marchand.
« Ça n’a pas de bon sens »
Jackie Smith se demande ce que le maire craint. « Il y a beaucoup d’argent de disponible. Pourquoi il a peur de demander pour sa ville un projet ambitieux ? Ça n’a pas de bon sens, ça ne marche pas. Je pense que c’est juste un manque d’ambition ou peut-être une crainte de déranger les autres paliers de gouvernement. »
Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, abonde dans le même sens. Il s’inquiète de la réponse du maire sur la phase un potentiellement en péril si la seconde est lancée.
« On ne s’attend pas de capitaine tramway qu’il soit hésitant comme ça. [...] Je ne sais pas quels obstacles il entrevoit. On a l’impression que c’est un projet avec lequel il n’est pas confortable. Je ne comprends pas, je m’explique mal son hésitation. Je trouve ça très inquiétant et j’aimerais ça que le maire dise ce qu’il a en tête. » Surtout que le tracé de Charlesbourg est prêt à avancer, souligne-t-il.
Pas de commentaire
Au bureau du ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, qui s’était dit ouvert à une deuxième phase, on n’a pas voulu commenter cette proposition portée par l’opposition.
– Avec la collaboration de Taïeb Moalla
CE QU’ILS EN PENSENT
« [Le maire] a reculé sur plusieurs promesses. Il a parlé beaucoup et a livré très peu dans sa première année. C’est pour ça que je pense que c’est impératif qu’on commence rapidement [la phase deux]. »
–Jackie Smith, cheffe de Transition Québec
« Le maire s’est avancé en campagne électorale encore une fois en ne sachant manifestement pas de quoi il parlait, en disant qu’il lancerait ça la première année, dès 2022. Et je l’entends répondre à Jackie [Smith] que ça menacerait la réalisation de la phase un. Ça, ça m’inquiète. »
–Claude Villeneuve, chef de l’opposition officielle
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