«J'ai sourcillé»: le milieu économique de la Côte-Nord pris de court par la possibilité d’un projet d’oléoduc jusqu’à Sept-Îles
Agence QMI
Les gens du milieu économique de la Côte-Nord se sont dits «surpris» des déclarations du premier ministre François Legault qui a soulevé jeudi la possibilité d’un projet de pipeline pétrolier qui traverserait le Canada pour déboucher dans le port de Sept-Îles.
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«J'ai sourcillé parce qu'on n'est pas en train de travailler sur des projets d'oléoduc vers Sept-Îles», a indiqué à TVA Nouvelles Paul Lavoie, directeur de Développement économique Sept-Îles.
Même s’il affirme être «surpris», M. Lavoie est enchanté que le premier ministre évoque ce port stratégique de la Côte-Nord comme un lieu de développement économique.
«Maintenant, nous, à Développement économique Sept-Îles, ou même avec nos partenaires de la zone industrialo-portuaire de Port-Cartier, Sept-Îles et Uashat Mak Mani-utenam, on n'est pas là-dedans. On est présentement en train de travailler beaucoup plus sur des dossiers liés à la transformation des ressources naturelles et aussi à la décarbonation de l'industrie», a-t-il précisé.
Le premier ministre François Legault a fait mention d’une plus grande acceptabilité sociale chez les Québécois à l’égard d’un nouveau projet d’oléoduc.
«Est-ce que c’est pensable d’avoir un oléoduc qui passe au nord du Québec? Qui pourrait déboucher par exemple dans le port de Sept-Îles? Il y a des projets comme ceux-là qui étaient impensables avant Trump, mais là les Québécois se disent, c’est pas vrai que Trump va contrôler le pétrole qu’on fabrique en Alberta», a-t-il mentionné dans une émission du balado «Contact» de l’animateur Stéphan Bureau diffusée jeudi matin.

M. Legault était d’ailleurs en visite à Alma jeudi où il a été questionné par les journalistes quant à la faisabilité d’un tel projet.
«S’il y a un projet sérieux qui est sur la table, bien financé par le privé, on est ouvert à le regarder, a-t-il déclaré. Puis j’ai constaté depuis la crise avec Donald Trump qu’il y a plus d’ouverture parce que je l’ai dit: "Ça prend de l’acceptabilité sociale".»

Et le premier ministre sait qu’il faudra également prendre le pouls des communautés autochtones qui résident dans le secteur.
«D’abord, il faudrait regarder exactement le tracé, et est-ce que c’est du gaz ou est-ce que c’est du pétrole, et qu’est-ce que ça amène comme retombée, que ce soit au peuple autochtone ou aux citoyens qui sont touchés. On est loin d’un projet concret, mais je pense qu’il y a une ouverture», a-t-il affirmé. «Évidemment, il faut évaluer le projet, il faut évaluer les impacts environnementaux [...] et il faut regarder les retombées.»
-Avec les informations d'Alexandre Cantin