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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

«J’ai agi en bon père de famille»: le directeur général des Tigres de Victoriaville Kevin Cloutier se défend d’avoir banalisé les gestes de Nicolas Daigle et Massimo Siciliano

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Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2024-07-09T17:52:38Z
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Le directeur général des Tigres de Victoriaville Kevin Cloutier se défend d’avoir voulu banaliser l’agression sexuelle commise par ses deux anciens joueurs, Nicolas Daigle et Massimo Siciliano, et assure avoir collaboré pleinement et entièrement à l’enquête. 

• À lire aussi: La direction des Tigres doit s’expliquer ou démissionner

L’homme de hockey a accepté d’offrir sa version des faits dans une entrevue exclusive accordée au Journal, mardi, sa première sur le sujet depuis l’arrestation de Daigle et Siciliano, au début du mois de juin 2021.

Rappelons que les deux joueurs ont été condamnés à 32 et 30 mois de pénitencier, lundi. Sur les 32 mois imposés à Daigle, quatre sont puisqu’il a filmé et diffusé des images de la relation sans le consentement de la victime.

Au cours des dernières semaines, des informations ont circulé voulant que Cloutier ait vu ces images filmées dans la nuit du 5 au 6 juin 2021, soit durant les festivités entourant la conquête de la Coupe du Président par les Tigres dans un hôtel de la région de Québec.

Cette information, ajoutée à celle voulant que Cloutier eût écrit une lettre d’appui à Daigle pour le compte de la défense, a suscité de nombreuses réactions et poussé certains à croire, dont le procureur de la Couronne, qu’il avait tenté de banaliser les gestes de ses joueurs.

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  • Écoutez l'entrevue avec le journaliste Kevin Dubé au micro de Jean-François Baril via QUB :

C’est pourquoi Cloutier a accepté de nous parler, mardi matin. Dans les faits, oui, il a vu ladite vidéo et, oui, il a aussi écrit une lettre pour Daigle.

Mais il y a un contexte, selon lui.

«Une scène de sexe»

Cloutier assure tout d’abord qu’il n’était pas en état d’ébriété au moment des événements.

«C’était l’année COVID et j’étais tellement épuisé par cette année que, ce soir-là, il n’y a rien qui rentrait. J’étais donc présent et je supervisais, en bon père de famille, dans la salle.»

Il confirme avoir vu les images filmées par Daigle, une séquence d’environ cinq secondes où l’on voit «une scène de sexe». Sans banaliser, il estime que la séquence en question ne permettait pas de voir qu’il s’agissait d’un viol, ni même d’identifier les personnes impliquées, le lieu ou le moment où avait été captée la vidéo.

«Dès que j’ai vu la vidéo, je lui ai dit qu’il n’avait pas d’affaire à montrer ça à d’autre monde. Je lui ai dit de la supprimer tout de suite et il l’a fait», raconte-t-il.

  • Écoutez le segment d’actualité Tout savoir en 24 minutes où Francis Gosselin et Max-Émile Sawyer reviennent sur les moments marquants de l’actualité via QUB :
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Pourtant, dans la décision sur la peine, remise par le juge Thomas Jacques, lundi, il est écrit qu’une «employée de l’Entourage [l’hôtel où avait lieu la fête] qui est en service ce soir-là intervient. Elle demande et s’assure que le [sic] vidéo soit effacé [sic], ce que fait Nicolas Daigle.»

«C’est complètement faux», assure-t-il, répétant que c’est lui qui avait demandé au joueur de supprimer la séquence.

Cloutier assure avoir par la suite collaboré du début à la fin à l’enquête des policiers et avoir même accepté de témoigner pour la Couronne, donc contre les deux accusés.

«Je n’étais pas là pour défendre les accusés», jure-t-il. 

La lettre d’appui qu’il a rédigée pour Daigle, par la suite, l’a été à la demande de la défense. Le contenu de cette dernière n’était pas, a-t-il tenu à répéter, pour banaliser ou endosser les gestes de ce dernier.

«On m’a demandé de dire comment il avait été chez nous du moment qu’il est arrivé jusqu’à avant les incidents. J’ai donc écrit la même chose que j’avais dite à la police. La seule différence, c’est que la défense l’a eu par écrit.»

«Ce n’est pas dans mes valeurs»

Pour Kevin Cloutier, il n’a jamais été question d’aider de quelconque façon les deux joueurs à s’en sortir.

«Je suis père de deux enfants, un gars de 18 ans et une fille de 15 ans. Je te confirme une chose: jamais je n’aurais pu endosser ou banaliser des gestes comme ça et ça me fait mal de voir mes enfants lire des choses comme ça. Ça vient me chercher. Ce n’est tellement pas dans mes valeurs. On gère 23 joueurs de hockey, on fait du mieux qu’on peut. Dans ce cas, je te le confirme: j’ai agi en bon père de famille jusqu’à ce qu’on connaisse le fond de l’histoire.»

Cloutier assure d’ailleurs que, contrairement à des rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux, son entraîneur-chef Carl Mallette ne sera pas congédié en lien avec ces incidents.

«Deux jeunes ont commis des gestes impardonnables. Maintenant, il faut arrêter de chercher des coupables dans notre organisation.» 

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