Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La direction des Tigres doit s’expliquer ou démissionner

Partager
Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2024-07-09T01:00:00Z
Partager

Un joueur de hockey a filmé son coéquipier en pleins ébats sexuels avec une femme. Il a montré cette vidéo à son directeur général en plein party. Ce même directeur général a fait une lettre de recommandation adressée au tribunal pour soutenir ce joueur qui lui a montré la vidéo en le qualifiant de «respectueux», «très apprécié» et «discipliné».

Ce sont les faits. C’est un élément qu’il a été possible d’apprendre, lundi, dans le dossier des deux anciens joueurs des Tigres de Victoriaville condamnés pour agression sexuelle. Ils s’en vont en prison pour 32 et 30 mois. L’un a deux mois de plus, justement, parce qu’il a montré la vidéo dans le party, notamment à son directeur général.

Je peine à comprendre comment le directeur général, Kevin Cloutier, a pu décider d’écrire une lettre pour défendre le joueur qui lui a montré une telle vidéo.

On ignore ce que Kevin Cloutier a fait en voyant la vidéo. Lui et les Tigres n’ont pas voulu répondre aux questions du Journal lundi.

CAPTURE D’ÉCRAN, TIGRES DE VICTORIAVILLE
CAPTURE D’ÉCRAN, TIGRES DE VICTORIAVILLE

Selon ce qu’il a été permis d'apprendre, les dirigeants de la LHJMQ entendent parler à Kevin Cloutier dans les prochains jours, afin d'obtenir sa version des faits. Une décision sur son avenir sera prise par la suite.

Publicité
Des questions, beaucoup

Plusieurs aspects méritent d’être éclaircis sur cette affaire. Qui d’autre de l’organisation a vu cette vidéo? Quelles actions ont été posées? Pourquoi c’est une employée de l’hôtel qui a dû intervenir pour demander au joueur de supprimer la vidéo? Pourquoi quelqu’un des Tigres ne l’a pas fait avant?

Le juge Thomas Jacques a d’ailleurs été plutôt clair même si les « contrevenants sont sans casier judiciaire, qu'ils participent activement à la société », écrit-il dans son jugement sur la peine. 

« L'incarcération s'impose puisque les objectifs de dénonciation et de dissuasion doivent prévaloir », poursuit-il. 

Selon la Couronne, il apparaît clair qu’un risque de banaliser les agressions sexuelles entoure ce dossier, comme en font foi, à son avis, les lettres de recommandation de plusieurs personnes de l’entourage des accusés. Kevin Cloutier fait partie de ceux qui ont écrit une lettre.

Bénéficiant d’une excellente réputation dans le monde du hockey, Kevin Cloutier est directeur général des Tigres depuis 2016. Il était auparavant à l’emploi de l’Océanic de Rimouski.

La LHJMQ ne peut pas tolérer de voir le justice qui taxe une de ses organisations de banaliser les agressions sexuelles. La direction des Tigres devra avoir des réponses, sinon elle n’aura plus la légitimité de diriger des joueurs juniors.

Publicité
Publicité