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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La Caisse largue les noms Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-06-18T04:00:00Z
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La Caisse de dépôt a annoncé discrètement l’abandon de sa «marque» immobilière Ivanhoé Cambridge, qui datait de l’époque de l’empire de Sam Steinberg. 

• À lire aussi: Caisse de dépôt: résultats catastrophiques en immobilier

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Ici comme ailleurs, l’institution souhaite désormais se faire appeler «La Caisse», que ce soit pour ses activités de placement, d’investissement immobilier ou de crédit immobilier. Ces dernières étaient connues depuis plusieurs années sous le nom d’Otéra Capital, lequel a été terni par un scandale mis au jour par notre Bureau d’enquête, en 2019.

Capture d'écran
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«La gestion de l’immobilier a toujours été en marge de ce que faisait la Caisse», raconte François Des Rosiers, professeur au département de finance de l’Université Laval.

Le changement de nom marque la fin d’une époque qui remonte au rachat de l’empire de supermarchés de Sam Steinberg par la Caisse en 1989. Ivanhoé était l’entreprise de gestion immobilière de la célèbre famille qui est devenue le fleuron immobilier du Québec à l’international.

L’immobilier est désormais intégré au sein du portefeuille de la Caisse comme le sont les actions et les obligations. Le secteur compte pour 67 G$ parmi les 473G$ d’actifs sous gestion.

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Une saignée de 160 emplois

L’hécatombe au sein de la division a commencé l’an dernier. Au printemps 2024, l’intégration planifiée d’Ivanhoé Cambridge et d’Otéra Capital a coûté 160 emplois et 50M$ en indemnités de départ.

Puis, cet hiver, de gros bonnets d’Ivanhoé Cambridge ont démissionné sans raison. 

«Ça a commencé en février», souligne l’économiste.

Cela sans compter la performance de -10,8% de la filiale en 2024. Depuis cinq ans, la division a affiché un rendement de -2,2%, comparativement à 0,7% pour son indice de référence.

«La Caisse ne veut plus avoir un organisme qui vole de ses propres ailes», analyse M. Des Rosiers. La même approche a été appliquée avec Otéra Capital.

Spécialisée dans le crédit immobilier commercial, la filiale comptait 186 employés avant d’être éclaboussée par un scandale en 2019 quand son PDG Alfonso Graceffa a été congédié pour manquements éthiques.

Des bureaux vides à 19%

Ces performances ont peut-être pesé dans la décision de la Caisse. Ivanhoé est touchée notamment par les difficultés du secteur des tours de bureaux à New York et à Chicago.

Les déposants québécois voient aussi leurs économies de retraite fondre à cause des immeubles de Montréal, où le taux d’inoccupation frôle 19%.

«Peut-être qu’on reproche au gestionnaire d’Ivanhoé Cambridge de ne pas avoir vu le vent tourner avec la question des bureaux», indique le professeur Des Rosiers.

100M$ d’économies promises

L’intégration d’Otéra et d’Ivanhoé Cambridge va s’achever au cours des prochains mois, indique La Caisse, ce qui va lui permettre d’économiser 100M$ par an en frais de gestion.

En 2024, la rémunération moyenne des 2198 employés a atteint 231 575$, tandis que le PDG Charles Emond a empoché 4,95 millions. Le patron s’est octroyé une augmentation de 10% malgré la contre-performance de la Caisse.

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