Ce président d'une agence de placement irrité par l’épidémie de travail au noir née avec la pandémie


Francis Halin
Une agence de placement de cuisiniers et de serveurs, qui compte de gros clients comme Ikea, la Caisse de dépôt et Molson Coors, se dit irritée par l’explosion du travail au noir.
• À lire aussi: Il est temps de serrer la vis, soutient une association
• À lire aussi: Des entrepreneurs réticents à la facturation obligatoire
• À lire aussi: Travail au noir: un monstre de 16,8 milliards de dollars aux nombreux tentacules
• À lire aussi: Pas difficile de trouver des offres payées cash
« On sent qu’il y a du travail au noir. Avant la pandémie, c’était très rare que l’on me demande d’être payé en argent comptant », révèle Daniel Bérubé, président fondateur des Productions DBBG, une agence de placement de personnel en hôtellerie, en restauration et en tourisme.
« Beaucoup de gens nous ont dit qu’ils voulaient travailler au noir, mais on a toujours refusé », poursuit-il.
« Ça nous a fait mal »
Son agence a la confiance de grands noms du Québec inc. L’exploitant de résidences pour aînés Chartwell et le Groupe Compass (services alimentaires) font aujourd’hui appel à lui.
« Ça nous a fait mal pendant plusieurs années. Il y a encore certaines agences qui disent embaucher “des travailleurs autonomes” », dénonce-t-il.
Pour lui, quand un candidat demande d’être traité « comme un travailleur autonome », cela rime avec travail au noir. Daniel Bérubé préfère embaucher des salariés et payer les charges sociales pour éviter les pépins.
« Les gens cherchent à payer le moins d’impôt possible, donc en étant travailleurs autonomes, ils évitent le Régime de rentes et l’assurance-emploi », dit-il.
Nouvelle attestation
D’après Daniel Bérubé, la nouvelle attestation exigée par le gouvernement du Québec vient heureusement mettre des bâtons dans les roues de certaines agences qui avaient pris le mauvais pli de tordre les règles fiscales.
« Plus il va y avoir de vérifications concernant les congés sociaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), moins il va y avoir de ce type d’agences en affaires », conclut-il.
— Avec Marie Christine Trottier
►Depuis le 1er janvier 2020, un nouveau règlement gouvernemental impose de nouvelles obligations aux agences de placement de personnel.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.