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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Travail au noir: pas difficile de trouver des offres payées cash

Pas moins de la moitié des remorqueurs et garagistes qui ont été contactés par Le Journal ont rapidement accepté d’être payés sous la table pour leurs services.
Pas moins de la moitié des remorqueurs et garagistes qui ont été contactés par Le Journal ont rapidement accepté d’être payés sous la table pour leurs services. Photo Adobe Stock
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2022-08-20T04:00:00Z
2022-08-20T04:04:21Z
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« Payé cash », « cash job »... de petites annonces publiées sur Kijiji et Facebook proviennent de multiples candidats rêvant d’être payés au noir par des employeurs, qui jouent le même jeu qu’eux.

• À lire aussi: Travail au noir: un monstre de 16,8 milliards de dollars aux nombreux tentacules

Ces dernières semaines, Le Journal a appelé plusieurs de ces chercheurs d’emplois décomplexés, qui ont tôt fait de couper court en lui raccrochant au nez. 

Chez les employeurs, on a rétorqué que « payé cash » ne voulait pas dire que la rétribution se faisait au noir, mais plutôt que l’on offrait simplement de rémunérer les heures travaillées en espèces pour satisfaire certains.

Le Journal s’est ensuite fait passer pour un client pour sonder le terrain.

Chez des garagistes et remorqueurs appelés au hasard, la moitié d’entre eux ont vite accepté d’être payés au noir.

« C’est quelque chose que l’on peut faire, oui », a lâché l’un d’eux.

« Pas de problème, vous pouvez passer », a répondu un autre, l’air habitué.

Surveillance

Par la suite, Le Journal a sollicité une dizaine d’entrepreneurs en construction, dont deux ont salivé à l’idée d’obtenir un contrat de 10 000 $ au noir.

Interrogé sur ce phénomène, Facebook a répondu au Journal que ses utilisateurs « doivent s’assurer que leurs publications sont conformes aux lois et règlements en vigueur ».

« Nous supprimerons les offres d’emploi qui enfreignent nos règles », a-t‐on assuré, en énumérant une série de moyens d’y parvenir.

« Kijiji interviendra et prendra des mesures si nous soupçonnons qu’une situation particulière peut être frauduleuse ou trompeuse », a indiqué un porte-parole, Kent Sikstrom.  

Enquêtes

Revenu Québec n’a pas voulu dire au Journal combien d’enquêtes ont été menées à ce sujet.

« Revenu Québec utilise les informations disponibles dans ses systèmes, les registres publics et l’internet ainsi que les dénonciations reçues, afin de coupler les renseignements », a expliqué une porte-parole, Mylène Gagnon.

« Pour ne pas nuire à ses stratégies d’intervention, Revenu Québec ne dévoile pas ses techniques d’inspection et d’enquête », a-t-elle ajouté.


►Pour le ministère des Finances du Québec, « l’économie souterraine » englobe les activités économiques « intentionnellement dissimulées au gouvernement afin d’éviter de payer les taxes et impôts dus ».

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