Intoxiqués à Punta Cana: lisez de nouveaux témoignages troublants de Québécois
Plusieurs voyageurs continuent de rapporter s’être sentis intoxiqués durant leurs vacances


Jonathan Tremblay
Après avoir lu nos récents reportages, plus d’une quinzaine d’autres Québécois ont tenu à témoigner au Journal de leurs histoires d’horreurs impliquant de l’alcool et possiblement de la drogue survenues en République dominicaine.
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«Je délirais. Je disais que l’armée s’en venait me chercher. Je me suis endormi dans la piscine. Ils ont dû me réanimer. Je buvais des petites bouteilles d’alcool du frigidaire de ma chambre. D’après des analyses, il y avait de la métamphétamine dans mon sang. Je ne prends pas de drogue. Ça m’a pris une année m’en remettre. J’avais laissé passer ça. Mais là, en voyant tout ce qui est arrivé...»

– Stéphane Lemarbre, 58 ans, de Sainte-Julienne, Bahia Principe Bouganville, juin 2018
«Ç’a été un évènement traumatique. On a pris un dernier verre sur la plage avant de revenir à la chambre. Sur notre chemin, ça nous a frappés en même temps. On a perdu la carte. Je me suis ramassé dans la piscine durant un foam party, avec un atèle à l’épaule. Dans notre chambre, on s’est mis complètement nus, et on a appelé le service aux chambres. Mon conjoint a commencé à délirer. Il était en paranoïa. Il disait qu’il fallait appeler son frère, car il y avait un complot contre nous, qu’on nous en voulait et qu’il fallait partir. À notre retour, quand on a raconté notre histoire à un responsable de l’hôtel, il a tout nié, disant que c’était impossible. Il n’y a eu aucune écoute. On n’est plus retourné en République depuis. On n’y retournera plus.»

– Solange Charpentier, 52 ans, et Thierry Lamoureux, 50 ans, de Candiac, Ocean El Faro, Punta Cana, mars 2020
«On est allé souper avec un couple d’amis. Un serveur insistait pour nous donner des shooters de Mama Juana. On en a tous pris à différentes doses. Mon conjoint et mon amie sont devenus très agressifs. Ç’a été instantané. Je ne les reconnaissais plus. Le lendemain, c’était un black-out pour eux. Ç’a m’a marquée, car une dame sur la plage m’a dit que son mari avait réagi de la même façon après avoir bu cette boisson-là.»

– Annie Bélanger, 45 ans, de Beauharnois, Bahia Principe Ambar, novembre 2017
«On a fait une excursion et mon conjoint adore le rhum pur. Il en a bu. Dès notre retour au Québec, il a fait une importante psychose, mais les premiers symptômes étaient présents depuis quelques jours déjà. Il était anxieux, paranoïaque. Sur la plage, on s’est fait offrir une quantité astronomique de drogue. Un revendeur nous a dit que le crime organisé payait les hôtels et la police pour pouvoir vendre sur les plages.»
- Écoutez l'entrevue avec Éric Boissonneault, vice-président de l’Association des agents de voyage du Québec, via QUB :

– Julie Williams, 42 ans, de Longueuil, Jewel Palm Beach, Punta Cana, février 2024
«J’ai dû quitter le restaurant rapidement, un soir. Je me disais que j’avais peut-être trop bu. Je sentais que quelque chose n’allait pas. Je marchais en zigzaguant sévèrement. Je me sentais droguée. Ça confirme que c’était bel et bien réel et que quelque chose ne tourne pas rond.»

– Annie Daigneault, de Laval, Bahia Principe Ambar, janvier 2024
«Je me suis levée sur le lit et j’ai crié qu’une femme me courait après. Mon chum m’a recouchée et ça s’est passé, mais j’ai oublié une partie du voyage. Depuis, j’ai eu d’autres épisodes nocturnes comme s’il fallait que je me sauve et que je me lance en bas du lit sur environ un an. C’est bien bizarre que ça fasse le même effet dans la tête.»
– Myriam Hardy, 37 ans, de Québec, Bahia Principe Ambar, été 2012
«Nous avons vécu une situation similaire avec un dénouement plus positif, heureusement. Mon conjoint a perdu la tête, lui aussi. Perte de mémoire, discours erratiques, mais physiquement, il était numéro un. J’ai cru qu’il avait pu être drogué, car je ne le reconnaissais plus. J’ai fait une crise de panique tellement son état m’angoissait. Il était totalement indifférent, comme s’il était déconnecté de la réalité. C’est inconcevable venant d’une chaîne hôtelière de cette envergure.»
– Jessica Leduc, Bahia Principe Punta Cana, janvier 2024
«En octobre 2023, ma copine et moi étions dans le même Sportsbar où William Gareau a bu, la veille de son décès. On a vu un homme super tranquille commencer à crier et faire des menaces. Il parlait de fusils. Il nous a fait peur. Le gars n’était pas dans un état normal, mais le personnel l’a laissé aller comme si c’était habituel. Les touristes ont l’impression d’être en sécurité et baissent la garde dans les resorts. Il est là le problème.»
– Frederico Vega, 60 ans, Bahia Principe Ambar, octobre 2023
«Ça me touche beaucoup. J’ai perdu 30 livres après avoir été comme sous l’effet d’une drogue. J’étais zombie. J’ai eu des idées noires et des effets de psychoses, des trucs que je n’avais jamais vécus. Je suspectais une bactérie. Ç’a été toute qu’une épreuve. Je suis un gars méfiant de nature. C’est sûr que je ne retourne pas là. Ça va être la Floride.»
– Homme de 42 ans de Québec, Bahia Principe Ambar, novembre 2022
«Je suis tombée sans connaissance dans un bar de la piscine. Ensuite, j’étais très intense. Je hurlais ma vie dans les corridors que j’avais été droguée. J’étais devenue parano. Pendant longtemps, je me suis demandé ce qui m’était arrivé. Mais là, je me dis que c’est clair que c’est ça.»
– Étudiante de 21 ans de Québec, Bahia Principe Ambar, juin 2022
«J’étais seule sur la plage quand je suis allée chercher un verre sans alcool. Je ne l’ai pas lâché des yeux, mais une quinzaine de minutes plus tard, je me suis sentie mal. J’ai eu des pertes de conscience et j’ai vomi. On m’a transporté en ambulance, mais ils n’ont jamais voulu me faire de dépistage pour la drogue. Ils nous ont fait payer 4000$, car ils disaient que nos deux assurances ne fonctionnaient pas. Une chance que mon copain était là pour s’occuper de moi, car j’ai tout oublié.»
– Étudiante de 21 ans de Longueuil, Grand Bahia Principe, Punta Cana, décembre 2023