Plusieurs cas d'enfants intoxiqués accidentellement au cannabis à Québec


Catherine Bouchard
Des enfants ont récemment été intoxiqués accidentellement au cannabis à Québec, une situation jugée préoccupante par les policiers qui font enquête et lancent un appel à la vigilance.
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Quelques cas ont été rapportés au courant des derniers mois, et l’une des thèses retenues par les enquêteurs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) est que les enfants auraient ingurgité des produits contenant du THC qui leur étaient accessibles, comme des friandises.
L’enquête vise notamment à savoir si des éléments criminels sont en cause. Le cas échéant, des accusations de négligence criminelle pourraient être envisagées.
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale révèle qu’il y a eu, depuis le 1er avril 2022, six visites à l'urgence pour une intoxication possiblement causée par le cannabis chez des enfants de moins de 9 ans et 11 chez des jeunes de 15 à 19 ans.
De son côté, le Centre antipoison du Québec a rapporté en 2022 près de 15 appels en lien avec une intoxication suspectée au cannabis chez les 14 ans et moins dans la région de la Capitale-Nationale.
«Heureusement, la majorité des cas finissent avec des effets légers, mais on a quand même les deux tiers qui sont symptomatiques et le dixième [des intoxications] qui sont modérées à sévères», indique Dre Maude St-Onge, directrice médicale du Centre antipoison du Québec.
Un accident vite arrivé
En 2019, les données provinciales de l’organisation révèlent que 65 enfants de moins de 12 ans, dont 49 étaient âgés de moins de 5 ans, ont été intoxiqués au cannabis à la suite d’expositions seules ou en combinaison avec d'autres substances. En 2020, 100 enfants ont été intoxiqués, dont 77 de moins de 5 ans. Les chiffres continuent de monter en 2021 alors que 126 enfants, dont 93 de moins de 5 ans, ont subi une intoxication.
Les chiffres redescendent en 2022, avec 107 cas d’intoxication, dont 65 chez les moins de 5 ans. À ce jour, il n’y a eu aucun cas d’exposition où l’enfant a conservé des séquelles permanentes.
Si le SPVQ enquête afin de s’assurer que ces intoxications ne relèvent pas de la négligence criminelle, Dre St-Onge explique que les expositions peuvent survenir de façon accidentelle. Elle évoque notamment le cannabis cuisiné dans des muffins ou des friandises. Ces produits attrayants pour les enfants paraissent inoffensifs et sont donc plus propices à être laissés à la vue.
«Ça peut aussi être aussi bête que d’aller jouer dans un parc, se retourner et voir son enfant avec un produit de cannabis entre les mains», ajoute-t-elle.