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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Interprète judiciaire poignardé: des collègues sous le choc font son éloge

Hai Thach est apprécié de tous dans la communauté juridique pour la qualité de son travail, mais aussi pour sa bonté

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2024-01-10T05:00:00Z
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L’attaque au couteau contre un interprète judiciaire au palais de justice de Longueuil a causé une onde de choc dans la communauté juridique, et plus particulièrement auprès de ses collègues, qui ne tarissent pas d’éloges à son endroit.

• À lire aussi: Le débat sur la sécurité dans les palais est relancé

«Hai Thach n’est pas juste un excellent interprète très professionnel, c’est aussi quelqu’un qui s’implique auprès de la communauté, qui veut aider et redonner. Je suis sous le choc, on s’est encore parlé ce matin [mardi]», a affirmé au Journal Angela Huang, une interprète judiciaire.

Un autre collègue, qui connaît M. Thach depuis 30 ans, depuis l’époque où ils traduisaient dans des dossiers d’immigration, rappelle à quel point il est apprécié des intervenants de la justice, de par son professionnalisme et sa gentillesse.

«À 68 ans, il pouvait prendre sa retraite, mais il aime tellement son travail, explique Jérôme Achsen. Il me disait récemment qu’il ne voulait pas arrêter.»

Traducteur hors pair

Au palais de justice de Montréal, où M. Thach est habitué à travailler, tout le monde le connaissant s’inquiétait pour son état de santé. Qu’ils soient juges, avocats ou employés, tous les intervenants rencontrés par Le Journal étaient sous le choc d’apprendre qu’il avait été poignardé dans ce qui a tout l’air d’une attaque gratuite.

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C’est que M. Thach est une figure bien connue du palais de justice. Capable de traduire en français, anglais, vietnamien et mandarin, il est reconnu pour la qualité de ses traductions, au point qu’il arrivait que des juges insistent pour que ce soit lui qui soit assigné à leurs dossiers. Et ce, avec raison, assurent ses collègues, qui le décrivent comme une référence en la matière.

Et comme si pouvoir traduire dans quatre langues ne suffisait pas, il était en processus pour apprendre le japonais. Durant les pauses à la cour, il est d'ailleurs souvent vu avec des petits livres afin de maîtriser la langue nipponne.

Pour aider

Mais si M. Thach continuait à travailler, ce n’est pas tant pour le salaire que pour aider sa communauté, expliquait-il à un représentant du Journal il y a quelques semaines à peine, alors qu’il revenait d’un voyage au Vietnam, là où il a grandi.

D’ailleurs, en plus de la traduction judiciaire, il s’impliquait auprès de la communauté chinoise de Montréal. Pendant longtemps, il a été administrateur pour l’École chinoise (mandarin) de Montréal, en plus de s’impliquer auprès de nouveaux arrivants.

Et cette implication n’est pas nouvelle, soutient sa collègue Angela Huang en relatant une coïncidence qui l’a durablement marquée.

«Il y a 33 ans, quand mon père est arrivé au pays, c’est M. Thach qui était là pour l’aider à traduire les papiers, se remémore-t-elle. Et le hasard a voulu que ce soit aussi lui qui m’a montré comment fonctionnait le palais de justice quand je suis devenue interprète judiciaire.»

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