Internet: encore du travail avant un Québec 100% branché


Dominique Lelièvre
Malgré des efforts colossaux dans les dernières années pour assurer un accès à internet à l’ensemble des foyers québécois, le pourcentage de la population connectée continue d’afficher un retard considérable dans plusieurs régions plus éloignées de la province.
• À lire aussi : Des forfaits internet à 20 $ pour des familles à faible revenu
• À lire aussi : La subvention de Québec au Starlink d’Elon Musk passe à 136 M$
• À lire aussi : L’importance d’un bon accès internet
• À lire aussi : Les 5 meilleurs forfaits Internet
Selon l’enquête NETendances de l’Académie de la transformation numérique (ATN) de l’Université Laval, le pourcentage des adultes qui ont une connexion internet à la maison n’est que de 66 % en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de 76 % en Abitibi-Témiscamingue et de 79 % en Outaouais.
Ces taux sont significativement en deçà de la moyenne pour l’ensemble de la province, qui est de 93 %. Cette moyenne provinciale n’a d’ailleurs pas bougé de 2022 à 2023.
Pourtant, depuis la fin de l’année dernière, 100 % des foyers du territoire québécois ont accès à internet haut débit. Or, ce n’est pas parce que le service est maintenant offert partout que tous l’ont adopté.
« Il faut dire que quand on regarde ce qui a été fait du côté du gouvernement, il y a eu un programme pour s’assurer que l’internet était disponible, mais il n’y a pas eu un programme pour inciter les gens à se brancher à l’internet », fait remarquer le porte-parole des enquêtes NETendances à l’ATN, Bruno Guglielminetti.
Investissements massifs
Dans les dernières années, l’État québécois a investi 620,5 M$ pour soutenir le déploiement de milliers de kilomètres de fibre optique et d’autres solutions technologiques. Quelque 237 000 foyers qui étaient sans couverture ont été raccordés à internet.
Selon M. Guglielminetti, des raisons économiques ou la moyenne d’âge plus élevée sont des facteurs qui peuvent expliquer la pénétration plus lente dans certaines régions. D’autres usagers se servent uniquement des données mobiles de leur service cellulaire.
« À 93 %, on rejoint pas mal la population active du Québec », souligne l’analyste et conférencier, selon qui ce taux est à la hauteur de ceux des autres sociétés développées.
Mais « le 7 % manquant, bien, c’est quand même des centaines de milliers de Québécois qui n’ont pas accès aux services du gouvernement qui sont en ligne, qui sont de plus en plus nombreux, aux services de soins qui sont de plus en plus nombreux là-dessus. Puis aussi dans la vie de tous les jours, il y a toute une réalité du commercial », pointe-t-il.
« C’est de voir comment [le gouvernement] peut aller rejoindre le 7 % manquant », évoque-t-il.
Couverture cellulaire
L’enquête, réalisée auprès de 14 523 adultes québécois, démontre également que des défis persistent en ce qui concerne l’amélioration de la couverture cellulaire.
Si 60 % des répondants détenant un téléphone intelligent ont la perception que la qualité du signal est « très bonne » à leur domicile, cette proportion est de 42 % lorsqu’ils sont en déplacement.
Les régions de la Côte-Nord, de l’Abitibi-Témiscamingue, de l’Estrie et du Bas-Saint-Laurent affichent les taux les plus bas de cette dernière catégorie.
Globalement, entre 92 % et 94 % des adultes québécois trouvent tout de même que la connexion cellulaire est « plutôt bonne » ou « très bonne ».
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.