«Interdire les avortements ne les arrête pas»
TVA Nouvelles
En appui aux Américaines qui perdront leur droit à l’avortement, des manifestations pro-choix ont lieu dimanche devant les palais de justice au Québec.
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Du côté de Montréal, des centaines de personnes étaient présentes depuis midi devant le palais de justice. Quelques personnes ont commencé à quitter les lieux vers 14h.
«Quand j’ai attendu tomber la décision, j’ai eu à la fois un frisson dans le dos et un haut de cœur physique», a réagi Lise Moisan, militante pour les droits des femmes.
«C’est un peu le prélude à ce que les droits fondamentaux aux États-Unis commencent à être détricotés. Pensons aux mariages entre deux conjointes du même sexe et à la contraception. C’est la même philosophie», croit Claudette Carbonneau, syndicaliste et militante pour les droits des femmes.
«C’est comme d’habitude. Ce sont toujours les femmes les plus vulnérables, les plus pauvres, les plus marginalisées. Elles ont besoin de notre solidarité», estime la co-porte-parole de Québec Solidaire Manon Massé.
«Interdire l’avortement n’arrête pas les avortements. Les femmes ont toujours trouvé des moyens pour interrompre leur grossesse», rappelle Jessica Legault, co-coordonnatrice de la Fédération québécoise des plannings de naissance.
En 1962, 57 000 Canadiennes avaient été hospitalisées après s'être auto-avortées avec des crochets.
À Québec, une centaine de personnes pro-choix ont démontré leur colère dimanche après-midi dans la Basse-Ville, devant le palais de justice. La manifestation a été organisée par Sylvie Pedneault, directrice de SOS grossesse.
«Ce n’est pas le droit à l’avortement qui nous est retiré, c’est le droit d’avorter dans des conditions sécuritaires qui ne mettent pas la vie en danger», a souligné une femme présente lors de la manifestation.
«De voir en 2022 de perdre ces droits, c’est horrible», en croit une autre.
«L’accessibilité aux droits à l’avortement peut être menacé, c’est juste à côté de chez nous. Les droits ne sont jamais acquis, donc il faut toujours militer pour ça», estime une dame.
«Le mouvement anti-choix est de plus en plus visible au Québec. On pense qu’avec le renversement [de l’arrêt Roe c. Wade], ça donnera de la légitimité de proposer des actions et de désinformer les personnes en lien avec les interruptions de grossesse», a réagi Mme Pedneault.