Interdiction du cellulaire en Ontario: «Ça m’aide à me concentrer en classe»
Des élèves reconnaissent que l'interdiction est bénéfique pour leurs apprentissages

Daphnée Dion-Viens
Les élèves ontariens ne sont pas tous opposés à l'interdiction du cellulaire en classe. Certaines reconnaissent d'emblée que les priver de leur téléphone les aide à mieux se concentrer, a constaté Le Journal.
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La cloche sonne le début des classes à l’école secondaire Pierre-Savard, située en banlieue d’Ottawa. Avant le début de leur cours de marketing, des élèves de 11e année (l’équivalent de la 4e secondaire) déposent leur téléphone cellulaire dans des pochettes installées au mur, près de la porte, avant de prendre place à leur bureau.
«C’est une bonne chose, ça m’aide vraiment à me concentrer en classe, lance Liam. Si j’ai mon cellulaire dans ma poche ou sur mon bureau, je vais toujours avoir la tentation de le prendre», dit-il.
D’autres élèves rencontrés par Le Journal affirment eux aussi que l’interdiction d’utiliser leur téléphone cellulaire peut être bénéfique. Ils apprécient toutefois la flexibilité de certains enseignants qui autorisent à l’occasion les élèves à écouter de la musique avec leur appareil, lorsqu’ils ont du travail personnel à faire en classe, ou à consulter certains messages importants.
Puisque tous les élèves de cette école utilisent un Chromebook en classe, ils n’ont pas besoin de leur cellulaire pour faire des recherches.
Pas en guerre contre les cellulaires
L’école secondaire Pierre-Savard est toutefois loin d’avoir déclaré la guerre au cellulaire. On n’y retrouve aucune affiche sur les murs avec des signes d’interdiction et les cellulaires sont rarement confisqués.«On n’est pas des policiers, on ne donne pas d’amendes», explique son directeur, Christian Lapalme. «On veut d’abord faire de l’éducation et c’est ce que cette loi-là nous aide à faire», dit-il.

Il est très rare que la direction doive intervenir à ce chapitre, indique le directeur. «C’est vraiment du cas par cas, avec les enseignants. Si c’est vraiment problématique, l’enseignant peut changer l’élève de place dans la classe ou demander une rencontre avec les parents», dit-il.
Un prof peut demander à un élève de lui remettre son téléphone jusqu’à la fin de la période, mais rares sont ceux qui vont plus loin par crainte de confisquer un appareil qui ne leur appartient pas, indique le directeur.
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Il s’agit d’ailleurs là d’une des faiblesses de la législation en place, selon des enseignants ontariens qui ont demandé l’anonymat parce qu’ils n’avaient pas l’autorisation de nous parler.
«On ne nous recommande pas de saisir les téléphones cellulaires, alors c’est très difficile de faire respecter la loi», déplore l’un d’entre eux.