Interdiction des cellulaires: des écoles se préparent à un mouvement de protestation des élèves vendredi
Les ados s’opposent à l’interdiction du cellulaire à l’école


Daphnée Dion-Viens
Des écoles secondaires se préparent à faire face au mouvement de «grève» des élèves contre l’interdiction des cellulaires, lancé sur les réseaux sociaux. Le mot d’ordre circule dans les rangs des ados mais l’ampleur de leur participation demeure bien difficile à prévoir.
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«C’est difficile à évaluer, mais les jeunes entre eux en discutent beaucoup dans les écoles», lance Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement.
Au cours des derniers jours, plusieurs vidéos ont circulé sur la plateforme TikTok invitant les élèves de toutes les écoles secondaires de la province à rester à la maison vendredi afin de protester contre l’interdiction des cellulaires annoncée pour la rentrée 2025.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs ados ont indiqué qu’ils ne seront pas en classe vendredi, alors que d’autres estiment que ce mouvement est exagéré ou encore inutile.
Les adolescents rencontrés par Le Journal aux abords de deux écoles secondaires de Québec jeudi midi étaient tous au courant de ce mot d’ordre, mais bien peu pensaient y participer.
«Il y en a qui disent qu’ils vont le faire, mais je ne pense pas que ça va être gros», a résumé une adolescente.
Rencontres avec les directions
Peu importe l’ampleur du mouvement, des écoles se préparent à y faire face.
Dans la grande majorité des centres de services scolaires, des rencontres ont eu lieu à ce sujet avec les directions d’écoles secondaires, indiquent les associations qui les représentent.
«La consigne qu’ils ont, pour la plupart, c’est que c’est important de protéger la sécurité des élèves. Les classes vont être ouvertes pour ceux qui veulent assister aux cours», indique Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles.
Dans la plupart des établissements, les manifestations pacifiques à l’extérieur de l’école seront tolérées, y compris pendant les heures de classe, tant que les ados qui y participent n’empêchent pas d’autres élèves de se rendre en classe, ajoute-t-il.
Les absences non motivées seront traitées au cas par cas, selon le code de vie de chaque école.
Collaboration des parents réclamée
Plusieurs centres de services scolaires ont aussi fait parvenir une lettre aux parents à ce sujet au cours des derniers jours, comme celui des Affluents, dans Lanaudière, qui compte sur leur collaboration pour rappeler à leur jeune l’importance de la présence en classe «en cette période cruciale de fin d’année».
Après avoir indiqué que les jeunes ont le droit d’exprimer leurs opinions de manière respectueuse, la direction générale a précisé qu’aucune forme de violence ne sera tolérée.
«Nous collaborons avec les services de police pour assurer la sécurité de tous», peut-on lire dans cette missive.
À l'école secondaire de Rochebelle, à Québec, la direction a informé les parents que «les élèves absents aux cours ne pourront se présenter sur les terrains» de l'établissement.
De son côté, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a demandé aux élèves mécontents de ne pas boycotter leurs cours en guise de protestation.
«Je comprends qu'il y ait une réaction, maintenant, c'est pas une raison pour manquer l'école», a-t-il lancé jeudi.
– Avec la collaboration de Geneviève Lajoie et Dominique Scali
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