Insécurité et attaques dans le métro: la STM ajoute des agents dans 10 stations

Andrea Lubeck
Les constables spéciaux seront plus nombreux et plus visibles dans dix stations du métro de Montréal pour lutter contre le sentiment d’insécurité des usagers. Il ne s’agit toutefois pas d’une solution miracle, prévient la Société de transport de Montréal (STM).
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«Le métro est généralement sécuritaire, mais il y a une évolution de la dynamique à Montréal, il y a une crise de la vulnérabilité», a reconnu d’entrée de jeu le président du conseil d’administration de la STM, Éric Alan Caldwell, en conférence de presse.
Ainsi, pour faire face au nombre grandissant de plaintes concernant la sécurité dans le métro, la STM a mis en place l’opération «Réassurance», qui consiste à ajouter des constables spéciaux et à augmenter la visibilité du personnel dans une dizaine de stations. La société de transport a révélé que 47 000 signalements et interventions des constables spéciaux ont été effectués en 2023, soit 5000 de plus que l’année précédente.
Ces stations, situées un peu partout sur le réseau, ont été choisies parce que le «sentiment d’insécurité y est plus élevé que dans d’autres stations», a expliqué Jocelyn Latulippe, directeur de la sûreté à la STM.
Ces stations sont:
- Au sud-ouest: Lionel-Groulx, Atwater, Bonaventure
- À l’est: Joliette, Frontenac, Papineau et Beaudry
- Au nord: Jarry, Jean-Talon, Mont-Royal
Plus de financement pour plus de sécurité
Après avoir supprimé 232 postes dernièrement, la STM affirme être en mesure de mettre en place son plan grâce aux heures supplémentaires.
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Mais si d’autres mesures s’avèrent nécessaires, le gouvernement et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) devront augmenter le financement des transports collectifs, a prévenu M. Caldwell.
«Déjà, il y a eu un réalignement des ressources à la STM sur l’enjeu de sécurité. On est prêt à aller plus loin si, en collaboration avec nos partenaires, on décide d’investir plus en transport collectif.»
Des enjeux liés à la santé et à l’habitation
Selon Éric Alan Caldwell, le phénomène d’insécurité dans le métro s’est exacerbé durant la pandémie. Ce dernier pointe du doigt «ce qui s’apparente à un trou dans l’offre de services», notamment pour la prise en charge des «cas lourds» par le réseau de la santé.
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«Notre réseau est en aval du problème. Si on ne règle pas les enjeux d’habitation, de suivi clinique, de santé mentale et de toxicomanie, les gens, s’ils ne trouvent pas une place ailleurs, vont se réfugier dans le métro», a poursuivi le conseiller municipal de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
Il appelle à une «meilleure complémentarité» du réseau de la santé et des responsables en matière d’habitation pour éviter que les personnes vulnérables se retrouvent dans le métro.
Une ligne d’aide réclamée
L’opposition officielle à l’hôtel de ville réclame pour sa part, dans son plan d’action dévoilé mercredi, que Montréal s’inspire de Toronto et implante une ligne d’aide téléphonique et par texto offrant «de l’assistance immédiate en cas d’urgence ou de problème de sécurité».
Ensemble Montréal presse également la STM de faire passer de 160 à 230 le nombre de constables spéciaux présents dans le réseau du métro, de l’ouverture à la fermeture, entre autres mesures.