On vous présente Néo, le robot qui fait le ménage à Berri-UQAM

Jean-Michel Clermont-Goulet et Anne-Sophie Poiré
Un robot autonome de nettoyage guidé par l’intelligence artificielle parcourra la station de métro Berri-UQAM pour les deux prochaines semaines, dans le cadre d’un essai de la Société de transport de Montréal (STM).
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L’appareil d’Avidbots, une entreprise basée à Kitchener, en Ontario, a de quoi surprendre. Il parcourt les corridors achalandés de la station centrale du réseau sans intervention directe d’un employé.
Pourquoi Berri-UQAM? Pour sa grandeur et sa configuration architecturale, nous souligne Renaud Martel-Théorêt, conseiller en relations publiques à la STM.
«Il y a plusieurs variations au niveau du sol et la station est très achalandée. Les tests sont faits en dehors des heures de pointe, mais il y a quand même beaucoup de personnes qui y transitent.»
Il faut dire que le contexte hivernal apporte son lot de défis, que ce soit en raison des «petites roches» au sol ou des planchers mouillés. À l’arrivée de 24 heures à la station Berri-UQAM, les brosses du robot étaient justement en train de se faire nettoyer.
Mais comment ça marche?
Le robot, nommé Néo en l’honneur du personnage de Keanu Reeves dans le populaire film La Matrice, fonctionne avec un logiciel d’intelligence artificielle (IA). Lorsqu’il est déployé, il cartographie les lieux pour se familiariser avec les obstacles qu’il pourrait rencontrer (poubelle, passagers en transit, personne en situation d’itinérance couchée au sol, etc.). Un plan de nettoyage est alors généré.
«Une fois que c’est fait, les capteurs de Néo examinent l’espace et détermineront le meilleur itinéraire à prendre pour accomplir sa tâche grâce à l’IA», explique Stéphane Garceau, contremaître, valorisation et performance à la STM.
Autrement dit, vous ne surprendrez pas le robot pris dans un coin et ne le verrez pas chuter sur les rails du métro ou débouler les escaliers. Tout est calculé au millimètre près.
Le robot, qui est supervisé le temps du projet pilote, est conçu pour être entièrement autonome, affirme pour sa part Renaud Martel-Théorêt.
Vous craignez qu’il ne vous roule sur les pieds? Ça n’arrivera pas. Néo s’arrête automatiquement devant un obstacle et le contourne sans anicroche, grâce à ses capteurs. On l’a testé et notre journaliste a toujours ses 10 orteils.
Un outil complémentaire
La STM «ne voit pas Néo comme un remplacement d’employés, mais plutôt comme un outil complémentaire pour qu’ils puissent se concentrer sur d’autres types de tâches», insiste M. Martel-Théorêt.
Un préposé à l’entretien croisé à la station a lui-même confirmé qu’il ne craignait pas de perdre son job à cause de la technologie d’Avidbots, déjà déployée dans quelques réseaux de transport canadiens et dans certains aéroports, dont Montréal-Trudeau.

Un spectacle sur quatre roues
Sur un quai de la ligne orange jeudi, plusieurs personnes se retournaient sur elles-mêmes, incrédules devant le robot.
Un père et son enfant ont même demandé à Sergio Pereira, représentant de l’entreprise Avidbots qui supervisait le travail de son robot jeudi, de les prendre en photo avec Néo.

«Le spectacle, ce n’est pas la machine qui le donne, mais plutôt la réaction de la clientèle qui croise Néo», nous confie en riant Stéphane Garceau.
M. Garceau s’est dit très enthousiaste face au projet pilote, affirmant que les tests, bien qu’ils ne soient qu’au jour deux, allaient bon train.