[PHOTOS] Inondation majeure à Beauceville: «On n’est plus capables», pestent des citoyens

Jérémy Bernier
BEAUCEVILLE | À bout de souffle, des citoyens et des commerçants de Beauceville inondés à deux reprises en six ans souhaitent être relocalisés, alors que la Ville demande l’aide du gouvernement pour y parvenir.
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«On n’est plus capables. J’ai pris une chance [de revenir dans le bloc] après l’inondation de 2019 parce que je n’avais pas d’autres options. Mais c’est terminé», déplore Christian Barbe, qui demeure sur le boulevard Renault.
Dimanche soir, un embâcle de près d’une dizaine de kilomètres s’est formé dans le secteur des rapides de la rivière Chaudière et s’est retrouvé bloqué à la hauteur du centre-ville de Beauceville.

Avant même que l’eau commence à s’accumuler, la sécurité publique de la municipalité avait entamé l’évacuation d’une trentaine de résidents et de commerçants situés à proximité du pont de la route 108.
«Après les inondations de 2019, on a démoli une centaine de bâtiments dans la zone inondable. Ça a fait toute la différence dans l’intervention», souligne Serge Vallée, directeur général de Beauceville.

Rappelons qu’il y a six ans, ce sont environ 300 personnes qui avaient dû être prises en charge.
Une histoire qui se répète
La situation a néanmoins un goût amer pour ceux qui n’ont pas pu profiter du programme du gouvernement pour être relocalisés à l’époque. C’est notamment le cas de Sandy Drolet, propriétaire du Dépanneur Beauceville.
«On a passé proche de tout perdre en 2019, ça nous avait pris deux mois nous remettre sur pied. Et là, ça recommence...», déplore Mme Drolet, qui venait tout juste d’être évacuée par embarcation nautique.

«On a passé la nuit à mettre la marchandise en hauteur pour [en] sauver le plus possible», poursuit-elle.
Marc Bernatchez, un autre résident du secteur, avait déménagé dans un logement après que son ancienne maison avait été détruite après la crue de 2019. Comble de malchance, son appartement a lui aussi été inondé lundi matin.

«Ça fait quelques années qu’on envoie [une pelle flottante] sur les glaces et qu’on n’a pas de problème. Je pensais qu’on s’en était sorti», soupire-t-il.
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Un centre-ville à déplacer
Pour éviter que ce genre de situation ne se répète ad vitam aeternam, le maire de la municipalité, François Veilleux, demande l’aide du gouvernement pour relocaliser les bâtiments touchés et éviter de rebâtir dans le secteur inondable.

«Aidez-nous, lance M. Veilleux en s’adressant directement au gouvernement Legault. Ce n’est pas facile de rebâtir la ville. Ça ne se déplace pas en claquant des doigts.»
«Le jour où les terrains [où se trouvent les bâtiments inondés] seront vidés, on va mettre des mesures en place pour empêcher de reconstruire à cet endroit-là», ajoute de son côté le directeur général Serge Vallée.

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