«Indomptables»: Marilou Morin révèle la passion qui a bouleversé sa vie
Marilou Morin joue dans la série «Indomptables», le mercredi à 20 h, à TVA et sur TVA+. Elle est aussi dans «Indéfendable», du lundi au jeudi à 19 h, à TVA et sur TVA+.
Samuel Pradier
Marilou Morin a hérité d’un personnage troublé et complexe dans la série Indomptables. Mais ce tournage lui a surtout révélé une passion inconnue, celle des chevaux, dont elle est devenue complètement obsédée. Après une période plus incertaine, la comédienne multiplie aujourd’hui les projets à la télévision et sur scène. Entre défis professionnels et valeurs personnelles, elle partage une vision authentique de la famille, de la résilience et de la beauté des liens humains... et animaux.
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Marilou, comment définirais-tu ton personnage dans Indomptables?
Julie est la première fille d’Évelyne Richer (Geneviève Rochette), qu'elle a eue très jeune, avant de refaire sa vie avec Philippe. Julie est partie 20 ans plus tôt et elle revient dans la famille avec son sac de traumas et de colère, car sa mère l’a un peu abandonnée. Elle a été élevée par son père, qui est maintenant est décédé. Il y a de très belles scènes mère-fille qui étaient intéressantes à jouer; c’est d’ailleurs un thème qu’on explore assez peu dans les séries.
Elle va nécessairement détonner au milieu de cette famille parfaite, non?
Elle va confronter un peu tout le monde dans cette petite famille lisse et parfaite. En même temps, on va découvrir qu’il n’y a pas de famille parfaite. Julien a des liens particuliers avec chacun des membres de la famille, c’est un peu l’animal blessé, abandonné par tous.
Est-ce que tu t’es découvert une nouvelle passion sur le tournage de la série?
Je suis tombée complètement amoureuse des chevaux, et d’un en particulier, qui s’appelle Bouraski. J’en suis complètement obsédée. Avant de commencer les tournages, on est allés suivre une sorte de formation pour apprendre comment s’occuper des chevaux. C’est à ce moment-là que j'ai rencontré ce cheval, qui n'était d’ailleurs même pas celui avec lequel je travaillais durant notre cours. À un moment donné, je suis allée le voir, et on a eu un coup de foudre mutuel. Les premiers jours de tournage, j'avais toujours le sourire aux lèvres, toute l’équipe riait un peu de moi. Mais cette rencontre me fait pleurer d'émotion. Ça vient vraiment me chercher, j’ai l’impression que ça vaut toutes les thérapies du monde. Je trouve ça extraordinaire, à tel point que je me cherche une demi-pension pour continuer à fréquenter des chevaux après le tournage.
Avais-tu des choses à réparer pour parler de thérapie?
Je pense qu’on a tous des choses à réparer. J'ai juste l'impression que ce sont des animaux extrêmement sensibles et intelligents. Ils nous regardent dans les yeux, ils reconnaissent les visages, ils sentent les émotions, c’est assez incroyable. Dans la série, j'ai un personnage assez trouble, qui vit énormément d’émotions difficiles et contradictoires, c’est d’ailleurs un beau cadeau pour moi en tant que comédienne. Mais durant le tournage, j'avais vraiment l'impression que le cheval ressentait les émotions que je jouais. Dans certaines scènes où j’avais de la peine, j’avais le sentiment qu’il me faisait des câlins. Ça m'a beaucoup touchée, ça m'a fait du bien et ça m'a émerveillée. Comme public, j'ai le goût de voir une série avec des chevaux, ils sont tellement beaux et majestueux.
Au moment de tourner Indomptables, tu étais aussi dans Indéfendable. L’an dernier, à la même période, tu nous disais que tu n’avais pas beaucoup de travail et que tu envisageais même de changer de carrière. Ta situation a complètement changé, non?
Je me souviens de cette entrevue, mais là, je suis totalement dans le jus. C'était la première fois que ça m'arrivait, parce que j'ai été super chanceuse depuis ma sortie de l'école. Je n'ai pas arrêté, j’ai travaillé autant sur scène qu’à la télé, et j’ai pu toucher à tout, que ce soit du drame, de la comédie, du jeunesse, des voix... Je n’arrête pas de travailler, et en même temps, je n’ai pas la pression de la popularité. Je ne suis pas une vedette et je ne cours pas après, parce que je suis quand même assez timide. Pour moi, j’ai un peu une carrière de rêve grâce à ça. Mais dans les dernières années, je faisais juste du théâtre et c’était un peu plus difficile. C’est zéro payant, et j’ai quand même deux enfants et une hypothèque à payer.
C’est à ce moment-là que tu t’es remise en question?
Exactement. J’ai enchaîné deux spectacles de théâtre, je n’avais pas d’espace dans mon agenda pour travailler ailleurs, et je n’y arrivais pas financièrement. C'est difficile de vivre de ce métier et je trouve ça dommage. Mais finalement, toutes les propositions sont arrivées en même temps.
Indomptables est une grande saga familiale. Quelles sont les valeurs qui tu essaies de transmettre à tes enfants?
Pour moi, c’est très important qu’ils soient gentils. Ça a l'air basique, mais je pense que c’est une qualité primordiale dans la vie; ce sont de vrais fins. Mes enfants respectent aussi beaucoup la planète et toute forme de diversité, c’est important pour moi. À partir de là, j’ai envie de leur dire: «développez-vous dans votre nature.» Chez nous, il y a beaucoup d'amour et beaucoup de respect. Jusqu’à maintenant, ça fonctionne bien. Je suis fière de mes deux petits bonhommes qui sont, je pense, des humains qui vont nous aider et qui vont rendre la vie plus belle à tout le monde.
Est-ce que les deux se ressemblent?
Henri a 11 ans et il a une douance. C’est un petit philosophe. Pour moi, c'est l'espoir, cet enfant, parce qu'il est brillant, il est super beau, c’est un premier de classe, tout lui sourit. C'est comme un vieillard dans un corps d'enfant: c'est quand même l'enfant qui me bat aux échecs depuis qu'il a cinq ans! Il a même commencé à faire du doublage. Il est très bon, mais ce n’est pas son rêve de faire ce métier. Il ne se met pas de pression. Même s’ils ont une grosse différence d’âge, il s’entend très bien avec son frère, Marlow, qui a cinq ans.