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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Indochine, les hauts et les bas du groupe français légendaire

Photo fournie par IDRN
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Photo portrait de Louise Bourbonnais

Louise Bourbonnais

2025-05-25T05:00:00Z
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Près de 45 ans après sa formation, le groupe rock français Indochine, qui a connu une montée phénoménale au milieu des années 1980, fascine toujours. Avec plus de 13 millions de disques vendus à travers le monde, il a su se renouveler afin de demeurer présent sur la scène culturelle, et ce, malgré plusieurs épreuves, dont la mort d’un des leurs.

JMTL
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Sans David Bowie, sans Culture Club ou sans Depeche Mode, Indochine n’aurait sans doute jamais vu le jour, écrit l’auteur, Frédérick Rapilly. Ce sont ces idoles qui ont incité les jeunes musiciens à se lancer, eux aussi.

Tout a commencé avec une petite annonce parue dans le magazine Rock & Folk. Un petit groupe de musiciens se cherche un bassiste et un chanteur, ils s’appellent Les Espions. Ils seront des centaines à répondre à l’annonce, et deux seront retenus en audition, Nicola Sirkis et Dominique Nicolas, qui ne se connaissent pas, mais qui se démarquent du lot, tant pour leur talent que pour leur charisme.

C’est Nicola qui deviendra leur chanteur. Mais il faudra peu de temps pour que Dominique et lui, tous deux ambitieux, réalisent que le groupe ne répond pas à leurs attentes. L’amitié entre eux se développe presque instantanément. Parallèlement, ils produisent des maquettes jusqu’au jour où ils lancent leur propre groupe. Ainsi, Indochine est né.

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Photo d'archives
Photo d'archives

Il n’aura fallu que quelques mois pour que les deux musiciens quittent Les Espions, avec la tête remplie des rêves les plus fous.

Nous sommes en 1981 et s’ajoutent aux deux fondateurs Dimitri Bodianski, saxophoniste qui débute dans le métier, et Stéphane Sirkis, le frère jumeau de Nicola, guitariste. Stéphane avait aussi lancé un petit groupe, également nommé Les Espions, où son frère, Nicola, avait fait ses tout débuts. Il ne faudra que quelques mois à la nouvelle formation pour créer ses premiers morceaux.

Photo fournie par STÉPHANE RIDARD
Photo fournie par STÉPHANE RIDARD

Un succès rapide

Si plusieurs groupes doivent attendre des années avant de se faire connaître, on comprend que, pour Indochine, les planètes étaient bien alignées. C’est en 1982, quelques mois après leurs débuts, qu’ils feront la première partie du spectacle de Depeche Mode, un groupe dont ils étaient tous les quatre fans.

Dès lors, Indochine se fait remarquer. Les jeunes hommes goûtent au succès rapidement et amorcent des petites tournées, parvenant facilement à remplir les salles avec leur premier album, L’aventurier (1982), qui sera suivi du Péril jaune (1983).

Par leur style, ils parviendront à se démarquer tout en multipliant les succès.

La mort de Stéphane

Comme pour plusieurs autres groupes, Indochine connaîtra une série de revers. Il y aura, en 1987, le départ de Dimitri Bodianski. Puis, en 1994, un autre départ, plus marquant, cette fois, celui du cofondateur, Dominique Nicolas, qui ne s’entend plus avec son acolyte Nicola Sirkis.

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Des rumeurs courent sur la fin d’Indochine. Mais Nicola et son jumeau, Stéphane, décident de maintenir coûte que coûte l’existence du groupe. On pense à modifier le style et à se réinventer, mais à demeurer. C’est d’autant plus significatif que certains médias qualifient Indochine de démodé. Déjà, le groupe rock était passé du new wave à la pop.

Pour marquer la suite, on lancera l’album Wax en 1996.

Le succès est au rendez-vous.

Puis, malheureusement, un événement encore plus dramatique attend Indochine. Ce sera le décès tragique de Stéphane Sirkis, qui surviendra en 1999. Il meurt d’une overdose à seulement 39 ans. Plusieurs affirment qu’elle aurait été volontaire après une période de sevrage. Une fois de plus, Indochine est ébranlé et risque de disparaître.

Pour Nicola, c’est un membre de la famille qu’il vient de perdre, en plus d’un compagnon de scène. Un nuage noir s’abat sur lui.

Malgré que tout semble s’effondrer, Nicola Sirkis ne baisse pas les bras. Après une pause, il souhaite revenir. Il faudra cependant attendre 2002 pour qu’Indochine renaisse de ses cendres avec l’album Paradize. C’est principalement la chanson J’ai demandé à la lune qui fait fureur et qui relance la notoriété d’Indochine. Les critiques sont bonnes et le succès est encore une fois au rendez-vous. Paradize se vend à lui seul à près de 1,5 million d’exemplaires.

JOEL LEMAY/AGENCE QMI
JOEL LEMAY/AGENCE QMI

Les albums s’enchaînent.

Son succès devenu indéniable sera marqué, en 2010, alors qu’Indochine remplit le Stade de France, une première pour un groupe de rock français.

Son succès persiste. On pense notamment à son album 13, sorti en 2017.

À l’occasion de son 40e anniversaire, Indochine amorce en 2021 une nouvelle tournée, Central Tour.

Courtoisie Laura Gilli
Courtoisie Laura Gilli

Toujours actif et toujours passionné, le leader d’Indochine, Nicola Sirkis, aujourd’hui âgé de 65 ans, ne compte pas tirer sa révérence.

En 2024, Indochine réalise la sortie de son 14e album studio avec Babel Babel.

Récompenses

Indochine a été maintes fois récompensé.

En 2003, le groupe remporte aux NRJ Music Awards le prix du meilleur album francophone pour Paradize.

En 2024, Indochine reçoit le NRJ Music Awards du groupe francophone de l’année.

Photo fournie par ROCK & FOLK
Photo fournie par ROCK & FOLK

Indochine: dizzidence rock’n’roll
Frédérick Rapilly
Rock & Folk
208 pages

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