Inconduites sexuelles: au moins neuf éducatrices de la Cité-des-Prairies suspendues ou congédiées
Elles ont été suspendues ou congédiées dans le cadre d’une enquête en lien avec des gestes à caractère sexuel sur des jeunes

Camille Payant
Au moins neuf éducatrices du Centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation de la Cité-des-Prairies, qui héberge des adolescents ayant commis des délits, ont été suspendues ou congédiées dans le cadre d’une enquête en lien avec des gestes à caractère sexuel sur des jeunes.
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«Ce type de situation est inacceptable et nous prenons ces allégations très au sérieux et de façon responsable. Notre priorité est de garantir la sécurité et le bien-être des jeunes», a souligné Marianne Paquette, porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Le Centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation de la Cité-des-Prairies, situé dans l’est de Montréal, accueille les cas les plus lourds de la Direction de la protection de la jeunesse. La majorité d’entre eux sont de jeunes contrevenants qui ont commis des délits allant jusqu’aux meurtres ou aux infractions liées aux armes et à la drogue.
Le CIUSSS a déclenché une enquête «interne et indépendante» après avoir reçu un signalement à propos de gestes à caractère sexuel de la part d’un jeune hébergé dans l’établissement.
«Ce signalement nous a fait découvrir d’autres éléments qui ont poussé notre organisation à déclencher l’enquête», précise le CIUSSS par courriel.
Le Service de police de la Ville de Montréal a alors été saisi du dossier. Au moins cinq usagers auraient été victimes de ces éducatrices, selon le CIUSSS.
Retirés de leurs fonctions
Parallèlement, deux gestionnaires dont les équipes ont été directement touchées ont été retirés de leur fonction pour la durée de l’enquête.
Au moins neuf éducatrices ont été suspendues ou congédiées, a confirmé le CIUSSS.
Selon La Presse, certaines d’entre elles auraient eu des relations sexuelles complètes avec des jeunes. Une éducatrice serait même tombée enceinte à la suite de ces rapports intimes.
Les agents d’intervention auraient été de mèche avec les éducatrices, minutant leurs rondes de nuit afin de ne pas les prendre sur le fait, rapporte le quotidien montréalais.
Les résultats de l’enquête enclenchée par le CIUSSS seront connus plus tard cet automne.
«Nous vous assurons que nous avons agi promptement pour protéger les jeunes concernés par ces situations», précise Mme Paquette.
Entre-temps, des mesures de soutien ont été mises en place pour les victimes et leurs familles.