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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Incitation à la haine contre les juifs: un néonazi montréalais veut une peine réduite

Il avait écopé d’une peine cinq fois plus élevée que ce que la défense et la Couronne recommandaient

Photo Michaël Nguyen
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2023-10-23T13:12:32Z
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Un néonazi montréalais qui avait appelé à s’en prendre aux juifs et à «inonder les rues de leurs larmes» digère mal sa condamnation à 15 mois de prison, si bien qu’il réclame une diminution de peine devant le plus haut tribunal du Québec.

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«La sentence imposée est excessive eu égard à la gravité [...] du crime reproché», affirme Gabriel Sohier-Chaput dans sa demande d’appel, déposée vendredi à Montréal.

Sohier-Chaput, 36 ans, espère ainsi s’en sortir à meilleur compte pour son crime commis de 2016 à 2018, alors qu’il était un auteur prolifique pour le Daily Stormer, un site web à l’époque très populaire auprès d’une branche de l’extrême droite américaine.

Sous le pseudonyme Zeiger, il s’en prenait notamment aux juifs sous le couvert de l’humour, avec des caricatures stéréotypées, des photos d’Adolf Hitler et des catégories telles que «Problème juif» et «Guerre raciale».

Le Québécois Gabriel Sohier-Chaput était un néonazi très influent en Amérique du Nord. CAPTURE D’ÉCRAN
Le Québécois Gabriel Sohier-Chaput était un néonazi très influent en Amérique du Nord. CAPTURE D’ÉCRAN Capture d'écran

Juifs ciblés

«On doit s’assurer qu’aucun guerrier de la justice sociale ou juif ne puisse rester à l’abri d’être choqué. Du nazisme non-stop, partout, jusqu’à ce que toutes les rues soient inondées des larmes de nos ennemis», pouvait-on lire dans la publication qui a valu à Sohier-Chaput d’être accusé d’avoir fomenté la haine.

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Déclaré coupable sur toute la ligne, le néonazi espérait s’en sortir avec trois mois d’incarcération, mais il y a trois semaines, le juge Manlio Del Negro en avait décidé autrement. S’écartant de la suggestion de la défense et de la Couronne, il avait imposé 15 mois de prison ferme, suivis d’une probation de trois ans.

«Le fait de se moquer et de tourmenter les victimes de l’Holocauste et leurs familles doit être considéré comme étant un acte hautement répréhensible», avait dit le juge en rejetant les pseudoregrets de l’accusé qui persiste dans son idéologie raciste.

Conflit en Israël

Sohier-Chaput avait ainsi été incarcéré le 22 septembre dernier. Il avait un mois pour porter le dossier en appel, sauf qu’entre temps, la situation au Proche-Orient s’est enflammée avec un nouveau conflit entre le Hamas et Israël.

Cela a mené à des manifestations, dont certaines avec des gens scandant des propos antisémites. Des corps de police à travers le pays ont d’ailleurs annoncé dans les dernières semaines une surveillance accrue autour des lieux de cultes.

Il s’agit donc d’une situation particulière pour porter ce dossier en appel, a convenu Me Antonio Cabral, qui représente Sohier-Chaput. Il a toutefois rappelé qu’il s’agissait d’une affaire «complètement séparée» du conflit en Israël.

«On doit respecter des délais imposés par la cour, on n’a pas le choix», a-t-il expliqué.

Sohier-Chaput devrait bientôt avoir une audience pour statuer sur sa remise en liberté en attendant les procédures.

Il restera à voir la position de la Couronne dans cette affaire, puisqu’en première instance, elle se disait convaincue que le néonazi ne méritait pas plus que trois mois de prison.

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