Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Impossible de lier Grenon aux empreintes trouvées dans l’appartement de la victime

Les parties ont admis qu’aucune concordance avec l’accusé n’avait pu être tirée des empreintes digitales et dentaires prélevées sur la scène de crime, le juge précisant toutefois qu’un tel fait ne pouvait toutefois mener le jury à conclure à la présence ou à l’absence de l’accusé sur les lieux

Partager
Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2024-01-22T19:12:48Z
2024-01-23T02:09:42Z
Partager

Si des empreintes digitales partielles et des empreintes dentaires ont bel et bien été prélevées par le technicien en scène de crime dans la chambre de Guylaine Potvin, elles n’ont jamais pu être reliées directement à Marc-André Grenon, son présumé meurtrier.

• À lire aussi: Meurtre de Guylaine Potvin: un désordre causé dans la violence, selon le technicien en scène de crime

Ces faits nouveaux ont été admis par les parties à la reprise du procès de l’homme de 49 ans lundi. 

La question des empreintes avait été abordée par la défense en contre-interrogatoire du technicien en scène de crime André Lecompte jeudi dernier, mais tant les procureures de Marc-André Grenon que la couronne ont convenu lundi d’admettre leur résultat négatif 

Le policier à la retraite André Lecompte, technicien en scène de crime.
Le policier à la retraite André Lecompte, technicien en scène de crime. PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON

Donc, les empreintes digitales partielles prélevées par le policier Lecompte le 28 avril 2000 sur les bureaux de chambre des colocataires, sur une boite de préservatifs retrouvée dans la chambre de Guylaine Potvin et sur le mur de la tête de lit de la victime n’ont pas été concluantes.

Publicité

Même chose pour des empreintes de dents retrouvées sur le sein gauche de la victime. 

Mise en garde du juge

Or, le juge François Huot a bien prévenu le jury qu’il ne faut pas tirer de conclusion hâtive de ces deux admissions. 

«Une conclusion de non-correspondance n’équivaut pas à une exclusion de la personne comparée», précise le libellé.

«Ce que ça veut dire en d’autres termes, c’est qu’il peut arriver parfois qu’une personne laisse sur les lieux d’un crime ou autre une empreinte partielle qui n’est pas suffisamment nette pour pouvoir l’identifier», a précisé aux 14 jurés le juge du procès, ajoutant que l’on ne pouvait de quelconque façon déduire de ce fait que Grenon était ou n’était pas sur les lieux du crime. 

Le constat est le même pour les traces de dents sur le corps de Guylaine Potvin. L’analyse du dossier dentaire de l’accusé a permis de constater des «changements morphologiques tels que des restaurations impliquant la partie mordante des dents ou des extractions dentaires». 

«Quand la dentition change, il devient difficile, pour ne pas dire impossible, de relier une trace de morsure à une personne en particulier», a expliqué le juge.

Fin du contre-interrogatoire

Ces admissions ont été faites en marge du contre-interrogatoire du policier à la retraite André Lecompte, qui s’est poursuivi toute la journée lundi.  

Le technicien en scène de crime a notamment indiqué que pour lui, il était important de saisir la ceinture retrouvée sous le corps de la victime pour que le pathologiste puisse y faire des analyses. Sa première hypothèse à ce moment était que la ceinture avait pu servir à étrangler Guylaine Potvin.

Publicité

Photo fournie par le Tribunal et rognée pour éviter de diffuser une image de la victime
Photo fournie par le Tribunal et rognée pour éviter de diffuser une image de la victime

La défense s’est affairée à tenter de relever des éléments contradictoires entre les notes ou le rapport du technicien en scène de crime et son témoignage en cour. Notamment sur les taches de sang retrouvées dans le lit et les sous-vêtements de la victime, à propos desquelles l’hypothèse de sang relié à une période menstruelle avait été soulevée 

Photo fournie par le Tribunal
Photo fournie par le Tribunal

«Moi à ce moment, je suis en situation d’hypothèse», a rétorqué le policier, admettant que cette hypothèse avait pu être soulevée, mais que ce serait au pathologiste de confirmer ou infirmer ce type de présomptions.

Blessures génitales admises

Le témoignage de la pathologiste Caroline Tanguay suivra celui du policier Lecompte mardi. Il s’agira du cinquième témoin de la poursuite.

Il a déjà été admis par la défense que l’autopsie démontre la présence de blessures aux organes génitaux de la victime, ainsi qu’une marque au sein gauche qui relève bel et bien d’une morsure humaine.

Il est également convenu que l’analyse toxicologique a démontré l’absence d’alcool ou de drogue dans l’organisme de Guylaine Potvin.

Ces admissions permettent d’élaguer certains éléments qui devaient être abordés par un témoin. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité