Immigration : Legault persiste et signe
Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire
François Legault persiste et signe : la protection du français au Québec passe par un meilleur contrôle de son immigration, que cela plaise ou non, a réaffirmé le premier ministre, devant la Fédération des chambres de commerces du Québec (FCCQ).
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« Je comprends que ça ne plait pas à tout le monde, mais c’est une réalité : quand on regarde le pourcentage de Québécois qui parlent français, (...) à chaque recensement, ça baisse », a souligné le chef caquiste, à l’occasion d’un diner-conférence avec les représentants de la FCCQ, qui étaient réunis lundi au Club Mont-Royal de Montréal.
Lors de son allocution, le premier ministre a insisté cette fois-ci sur la proportion de Québécois qui utilisent le français comme langue principale de travail, qui est passée de 59 à 56 % au cours des dernières années, « surtout à Montréal », a-t-il observé.
« Ça veut dire qu’on va, bientôt, être en bas de 50 % des personnes qui travaillent principalement en français à Montréal », s’est-il inquiété.
«Ce n’est pas la faute des immigrants»
Questionné par le pdg de la FCCQ, Charles Millard, qui craint que la prochaine campagne électorale « porte principalement » sur l’immigration et que cela nuise au « branding du Québec », François Legault a reconnu qu’il s’agit d’un « sujet hyper délicat ».
« Faut arrêter de dire : c’est la faute les immigrants. (...) Puis la majorité des immigrants qui arrivent ici s’intègrent très bien », a voulu nuancer le chef caquiste.
« Ce n’est pas la faute des immigrants, c’est la faute des Québécois. C’est la faute, finalement, de la situation démographique », a continué M. Legault.
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Il a notamment observé que pour maintenir la population et la proportion de francophones au niveau actuel, « ça prendrait 2,1 enfants par couple », alors que le taux de natalité se situe à 1,5. « Il n’est pas question de toucher à ça », a aussitôt assuré M. Legault.
Intégration du français
La solution, a-t-il réitéré, passe par le maintien des seuils d’immigration à 50 000 nouveaux arrivants par année, « essentiellement à cause de l’intégration au français » et par davantage de pouvoirs en cette matière.
Même son bon ami et homologue Doug Ford, avec qui il parle « à toutes les semaines », et qui a remporté « une belle victoire » avec 83 élus conservateurs en Ontario, « voudrait avoir le contrôle de son immigration », a raconté M. Legault.
« On peut se dire: "ce n’est pas grave, puis éventuellement le français (au Québec) sera minoritaire, puis bon... Qu’est-ce que vous voulez, c’est l’Amérique du Nord, c’est notre destin"... Moi, je n’accepte pas ça, a signalé M. Legault. Puis à la CAQ on est nationaliste à l’intérieur du Canada. »