Imaginons un monde dans lequel les Blue Jackets de Columbus auraient réclamé Ivan Demidov au quatrième rang

RIMOUSKI | Nous sommes le 28 juin 2024, et les Blue Jackets de Columbus s’avancent au podium installé au centre de la Sphère, à Las Vegas, pour annoncer leur choix, au quatrième rang au total du repêchage de la LNH. «Avec le quatrième choix au total, les Blue Jackets de Columbus sont fiers de sélectionner Ivan Demidov.» 

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Sourire aux lèvres, l’ailier russe s’avance et enfile le chandail bleu et rouge des Jackets. Le directeur général Don Waddell est tout sourire et Rick Nash, qui a annoncé le choix, voit enfin le sauveur tant attendu à Columbus depuis son départ.

À la table du Canadien, c’est la consternation. Malgré l’immense bluff orchestré par la direction du CH, malgré les invitations lancées à plusieurs espoirs pour souper, lors du camp d’évaluation de la LNH, le joueur visé était Demidov.

Après avoir essuyé leur déception, les dirigeants du Tricolore envisagent une transaction pour reculer de quelques rangs, mais décident finalement de conserver leur choix et de monter au podium. Kent Hughes annonce alors que c’est Céline Dion qui annoncera le choix de l’équipe.

Sous les acclamations nourries d’une foule surprise, la légendaire chanteuse s’avance donc au micro et prononce le nom de Cayden Lindstrom.

La direction sous pression

Tout le monde applaudit le choix. Dans les circonstances, c’est toute une prise du CH. Lindstrom est un gros attaquant de puissance de 6 pi 4 po et 215 lb, qui frappe comme un train en plus d’être un redoutable marqueur. Un joueur bâti pour les séries éliminatoires.

Mais il y a toujours un «mais».

Lindstrom a raté la moitié de la saison en raison d’une blessure au dos, une hernie discale, et sa condition physique inquiète. Les médecins du Tricolore ont toutefois jugé que sa situation n’était pas assez sérieuse pour l’ignorer au cinquième rang.

Mais ce n’était pas le cas.

Quelques mois plus tard, Lindstrom devra être opéré et il ratera la totalité de la saison 2024-2025.

Mais les amateurs et les médias ont du mal à le digérer. Après les échecs d’Alex Galchenyuk et Jesperi Kotkaniemi, le Tricolore ne peut se permettre de s’être encore une fois trompé avec un choix dans le top 5.

On demande la tête de Nick Bobrov et Martin Lapointe.

Heureusement, après 399 jours sans jouer, Lindstrom revient en finale de la WHL, pour aider les Tigers de Medicine Hat à l’emporter et assurer leur place à la Coupe Memorial. Et il fait bien, en plus, avec quatre points en quatre parties.

Pas loin de la réalité

Bon, réveillons-nous. Ce n’était qu’un rêve.

Ce scénario n’était pas complètement fictif. Comme dans un bon film, il a été inspiré d’un fait vécu.

Lindstrom a bel et bien raté la saison au complet en raison de sa blessure au dos, mais ce sont plutôt les Jackets, au quatrième rang au total, qui l’avaient sélectionné.

Et ce fut probablement une bonne chose, pour tout le monde.

Dans un marché un peu moins passionné que celui de Montréal, on n’a pas voulu mettre Columbus à feu et à sang. Les partisans n’ont pas réclamé la démission de tout l’état-major.

On a été patient, avec le colosse natif de la Colombie-Britannique.

«Je ressentais un peu de pression de l’extérieur, a tout de même reconnu Lindstrom, dimanche à Rimouski. Par contre, l’an dernier je suis revenu un peu trop tôt, alors je voulais être certain d’être à 100% et prêt à jouer.»

Au bout du compte, tout le monde est heureux. Le Canadien a obtenu le joueur qu’il voulait et Lindstrom est enfin de retour en santé.

Et s’il se développe comme les recruteurs pensent qu’il peut le faire, il pourrait devenir le prochain attaquant de puissance vedette de la LNH.