«Il n’a plus rien»: c’est la fin de l’empire immobilier de Stéphan Huot
En débâcle financière, le Groupe Huot vient de remettre les clefs de ses derniers immeubles résidentiels

Kathryne Lamontagne et Philippe Langlois
Le Groupe Huot a été forcé de remettre les clefs des derniers complexes résidentiels locatifs qu’il possédait, dans la foulée de sa débâcle financière.
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«Il n’a plus rien. Comme on dit au casino: rien ne va plus. Je pense que Stéphan Huot a pris conscience qu’il perdrait tout. Au complet», nous a indiqué une source bien au fait du dossier.
«C’est comme fini. Le Groupe Huot, c’était environ 700 employés, en février. Là, il en reste 5 ou 6... et ils sont sous l’autorité du séquestre », expose une autre.
L’homme d’affaires déchu a procédé à la fin du mois de juillet au délaissement volontaire de ses quatre derniers complexes locatifs au profit de l’un de ses créanciers, la firme Potenza Capital, a appris notre Bureau d’enquête.
Le Groupe Huot cède ainsi les condos Camomille et les Triplex du Petit Mesnil, dans Lebourgneuf. Il renonce aussi au Complexe Capitale Hélicoptère – qui englobait notamment un restaurant et une école de pilotage – et aux appartements adjacents, situés près de l’aéroport de Québec.

Ces immeubles ont une valeur totale de plus de 37 M$, selon des documents obtenus au registre foncier.
Aucune implication
Rappelons que le Groupe Huot avait déjà dû tourner le dos, en juin dernier, à sept autres complexes de la grande région de Québec, qui englobaient quelque 2000 unités locatives.
Ces immeubles – Les 7 Éléments, Les Diplomates, La Cité M, Les Façades du Mesnil, l’Ariela, la Consolata et Centre d’affaires Les Méandres – se trouvent désormais sous la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Un séquestre a été désigné par le tribunal pour vendre ces bâtisses et rembourser les créanciers.
Stéphan Huot n’aurait aussi plus rien à voir avec les condos locatifs de l’Aventura et de l’Altitude, à Saint-Augustin-de-Desmaures, ainsi que le projet Riviera, sur Père-Lelièvre. Des partenaires d’affaires supporteraient à coup de «millions de dollars par mois» les manques à gagner pour ces immeubles, en attente d’une solution.

Bâtisse à vendre
Le Groupe Huot tente d’ailleurs de se départir d’un immeuble administratif pour la somme de 7,3 M$, qui accueillait entre autres les ateliers de STEPHAN/H.

Cette autre filiale du conglomérat, qui confectionnait des vêtements haut de gamme pour des pilotes d’hélicoptère, aurait cessé ses activités, selon nos informations.

Cet immeuble accueille aussi les bureaux administratifs de Arrow, une division du Groupe Huot qui offre de la location domiciliaire temporaire. Les actifs de Arrow ont été acquis par Simon Landry, l’an dernier, nous a-t-il confirmé.
Il nous a été impossible de joindre Stéphan Huot, qui gère désormais seul ses communications.
Débâcle
Rappelons que d’autres filiales du Groupe Huot se sont retrouvées dans l’eau chaude au cours des derniers mois.
Millenum Construction a déclaré une faillite de 84 M$, en juin dernier. Le mois suivant, Airmedic, qui présentait des dettes de quelque 105 M$, se plaçait sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Le centre de distribution Transrapide s'était placé sous la protection de cette même loi, en mai dernier. Stéphan Huot n’est plus impliqué dans ces entreprises.
L'homme d'affaires a aussi dû drastiquement ralentir son rythme de vie, lui qui a notamment mis en vente au cours des derniers mois sa luxueuse maison de Québec, son condo floridien, son chalet grandiose dans le nord et sa Bentley, en plus de mettre un terme à un projet de nouvelle résidence, tel que révélé précédemment par notre Bureau d’enquête.
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