Il manque d’Ozempic
TVA Nouvelles
Il pourrait bientôt y avoir une pénurie d’Ozempic, ce médicament initialement créé pour le diabète, mais de plus en plus utilisé pour la perte de poids.
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Ce médicament permet notamment de contrôler le taux de sucre, prévenir les maladies cardiovasculaires et faire perdre du poids, en indiquant au cerveau que l’on est rassasié plus tôt, faisant en sorte que l’on mange moins.
«La demande est supérieure à l’offre au niveau mondial», dit Benoît Morin, président de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires. «On n’en fabrique pas assez pour faire face à la demande.»
L’approvisionnement du médicament se ferait de façon sporadique. Au Canada, il ne manquerait donc seulement que de certains dosages.
«On essaye toujours de fournir le médicament pour les diabétiques de type 2 plus que pour les pertes de poids», explique M. Morin. «La demande est forte, un peu partout dans le monde et c’est un défi de rencontrer cette demande, mais on a bon espoir que ça se stabilise à l’automne.»
Considérant le fait que les Québécois qui comptaient sur le populaire médicament pour perdre du poids se font couper les vivres par des compagnies d’assurances qui ne veulent plus le rembourser, la situation dans la province est différente.
«Avant c’était couvert pour à peu près tout le monde par les régimes d’assurances, maintenant ça ne l’est plus alors la demande est moins forte», dit M. Morin.
À noter que le médicament coûte près de 400$ par mois si l’usager suit la dose recommandée d’un milligramme par semaine.
Perte de poids chez les prédiabétiques
Les témoignages pullulent sur les réseaux sociaux pour mousser des pertes de poids impressionnantes. Plusieurs internautes s’échangent des conseils pour trouver un médecin qui acceptera de le prescrire pour la perte de poids.
Il s’agit cependant d’un usage «hors indication», car l’Ozempic est approuvé par Santé Canada seulement pour le diabète, même si les experts reconnaissent son efficacité contre l’obésité.

«Parmi ceux qui le prennent pour une perte de poids, il y en a qui sont des prédiabétiques. C’est-à-dire que c’est écrit dans le ciel que s’ils ne perdent pas de poids, ils vont devenir diabétiques», lâche M. Morin. «Il y a une autre proportion qui est résistante à l’insuline, on peut dire qu’ils sont pré prédiabétiques.»
Toutefois, le président de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires affirme que plus du deux tiers des personnes qui se font prescrire le médicament souffrent de diabète.
M. Morin assure que personne «maigre vient à la pharmacie pour contrôler un surplus de poids de cinq ou 10 livres.»
Ozempic «impose un changement d’habitudes» alimentaires
Le populaire médicament forcerait ses utilisateurs à modifier leur régime alimentaire, notamment en raison de ses effets secondaires possibles.
«On ne peut pas manger des repas aussi copieux sans le subir», dit M. Morin. «Les gens modifient leurs habitudes et alors le médicament fonctionne.»