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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Idéologie du genre à l’école: manif et contre-manif sur la colline à Ottawa

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Raphaël Pirro

2023-09-20T16:13:11Z
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Des milliers de manifestants contre « l’idéologie du genre » à l’école qui se sont rendus sur la colline du Parlement mercredi ont été surpris par un fort contingent de contre-manifestants brandissant drapeaux et pancartes en matinée.  

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Pendant plus d’une heure, les partisans les plus vocaux des deux côtés du débat ont participé à un concours de décibels, les uns et les autres se réclamant cependant d’être du côté de la « protection » des enfants. 

Les deux groupes ont été séparés par un fort contingent de police le long de la rue Wellington, qui longe la colline du Parlement. Le ton a certes monté des deux côtés, mais aucune échauffourée n’a eu lieu.  

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 «L’adolescence à tout le monde est confuse»

Carole Cyr, venue à pied de Gatineau, a été touchée par l’histoire d’un père de Californie ayant perdu la garde de son enfant après s’être opposée à sa transition chirurgicale avant l’âge adulte.

« Je trouve ça vraiment inquiétant quand l’état se donne le droit de retirer les enfants à leurs parents. Je trouve qu’en tant que parents, on est les mieux placés, le plus souvent, pour veiller à leur bien-être », dit-elle. 

RAPHAËL PIRRO/AGENCE QMI
RAPHAËL PIRRO/AGENCE QMI

« Moi, mon adolescence était confuse », poursuit-elle. « Je pense que l’adolescence à tout le monde est confuse. Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour prendre des décisions qui ont des conséquences définitives », insiste-t-elle.

Mme Cyr s’insurge contre « le fait qu’on parle de cul aux enfants au primaire. Je trouve ça déplacé. » Elle dit ne pas comprendre comment « la sexualité de tout un chacun » est « devenue un enjeu politique ».

« Moi j’aime une personne pour qui elle est. Ses préférences sexuelles, avec qui elle couche, je m’en contrefous. » 

  • Écoutez l'entrevue avec Maxime Bernier à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio : 

«Nos élèves dans la classe, il faut les protéger»
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« Ce serait le fun de s’asseoir avec ces gens-là pour leur demander : ils ont peur de quoi ? », lance Heidi Yetman, présidente de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants. 

« Moi comme enseignante j’ai déjà enseigné à des élèves trans qui m’ont demandé d’utiliser des pronoms différents et je n’avais aucun problème. Je suis là pour la diversité, pour l’inclusion et pour la sécurité des élèves », indique Mme Yetman, professeure au secondaire pendant 23 ans à Montréal. 

RAPHAËL PIRRO/AGENCE QMI
RAPHAËL PIRRO/AGENCE QMI

Elle martèle que l’école est le bon endroit pour « combattre la haine » et pour que les enfants se sentent « protégés ». 

Quant aux chirurgies de transition sur les mineurs, elle soutient que la question ne lui appartient pas, mais revient aux médecins, aux professionnels de la santé et aux familles « qui décident de ces choses-là avec la famille ». 

Le maire se prononce

Le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, a pris position très tôt dans la journée en faveur des contre-manifestants en condamnant « toute forme de discrimination ou de haine ».

« Je respecte le droit de manifester, cependant le ciblage spécifique des jeunes de la communauté 2SLGBTQIA+ en raison de qui ils sont, n’a pas sa place dans notre ville. »

Aucun élu conservateur, libéral ou bloquiste n’a été aperçu sur place. Seuls deux chefs de partis, Jagmeet Singh du NPD et Maxime Bernier du Parti populaire, se sont présentés sur les lieux, bien entendu, des deux côtés du spectre.

Du côté des manifestants contre « l’idéologie du genre » dans les écoles se trouvaient des gens de tout acabit, mais aussi, plus visiblement, beaucoup de familles musulmanes accompagnées d’enfants.

Le débat entourant l’éducation à toutes les questions reliées à la sexualité et au genre dans les écoles primaires et secondaires fait rage à travers le pays. Des manifestations similaires ont lieu dans plusieurs villes, dont Montréal et Toronto.

La manifestation s’est déplacée un peu partout dans les rues du centre-ville de la capitale fédérale avant de se disperser en début d’après-midi. 

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