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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Hydro a déjà signé une entente de licence avec une société chinoise

L’objectif : « produire des batteries destinées au marché chinois de l’automobile »

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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2022-11-15T05:00:00Z
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Hydro-Québec a déjà signé une entente pour accorder sa licence de technologie de batterie au lithium à la chinoise Dongshi Kingpower, sous Philippe Couillard en 2018, mais le projet ne s’est jamais concrétisé faute de financement.

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Le 22 janvier 2018, à la deuxième journée de sa mission économique en Chine, Philippe Couillard avait vanté cette entente entre le Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec (CEETSE) et Jilin Province Dongshi Kingpower Science and Technology Co. Ltd. 

Le 22 janvier 2018, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard (2e à partir de la gauche, au 2e rang), et Karim Zaghib (au centre du 1er rang), alors DG du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec, ont signé une entente avec Jilin Province Dongshi Kingpower Science and Technology Co. Ltd
Le 22 janvier 2018, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard (2e à partir de la gauche, au 2e rang), et Karim Zaghib (au centre du 1er rang), alors DG du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec, ont signé une entente avec Jilin Province Dongshi Kingpower Science and Technology Co. Ltd Photo tirée du site web d’Hydro-Québec

« Il s’agit de la première entente du CEETSE qui vise à commercialiser une technologie de deuxième génération avec une société industrielle », pouvait-on lire dans le communiqué publié par son cabinet.

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À l’époque, on prévoyait même avoir une chaîne de production pilote à l’usine de Kingpower en collaboration avec Hydro-Québec.

La signature du contrat de licence visait des brevets de batterie au lithium à électrolyte solide pour des batteries du marché de l’automobile chinois.

« La signature de ce contrat de licence permettra à une technologie créée au Québec de promouvoir l’électrification des transports tout en profitant de la croissance rapide de ce secteur en Chine », avait déclaré Karim Zaghib.

Hier, Hydro-Québec a cependant indiqué au Journal que l’entente ne s’est jamais concrétisée, car l’entreprise n’a pas réussi à obtenir son financement.

  • Écoutez la rencontre Foisy - Bureau diffusée chaque jour en direct 8 h 05 via QUB radio :

Infrastructures sensibles

Pour Margaret McCuaig-Johnston, ancienne vice-présidente du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), il faut être prudent avec Hydro parce que ses installations énergétiques sont « sensibles ».

« L’article 7 de la loi chinoise sur le renseignement national de 2017 stipule que, si on le leur demande, les particuliers et les organisations chinois, y compris les entreprises, doivent espionner au nom des agences chinoises et garder cet espionnage secret – et s’ils sont pris, l’État chinois les soutiendra », souligne-t-elle.

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Alors qu’Ottawa vient d’ordonner à des firmes chinoises de restreindre leur participation dans les minéraux stratégiques, Daniel Breton, grand patron de Mobilité électrique Canada (MEC), évoque des enjeux de « sécurité nationale ».

« Le Canada commence à comprendre l’importance du contrôle de la ressource et de la recherche. Il faut faire extrêmement attention parce qu’il y a des enjeux de sécurité nationale », a-t-il prévenu.

  • Écoutez l'entrevue avec Guy St-Jacques à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 50 via QUB radio : 

Stockage d’énergie

Dans sa stratégie lancée en 2014, le président chinois, Xi Jinping, avait déjà identifié des secteurs clés de l’économie, comme le stockage électrique, rappelle Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur du Canada en Chine.

« Pour stocker l’énergie de sources intermittentes, il faut des batteries. Ce sont des découvertes importantes. Hydro-Québec a une expertise mondiale », a-t-il expliqué.

D’après lui, on peut faire un parallèle entre la fin abrupte du géant canadien Nortel, marqué par des soupçons d’espionnage, qui a coïncidé par la suite avec la naissance du géant chinois des télécommunications Huawei.

Aujourd’hui, il espère qu’on ne joue pas dans le même film avec la filière batterie québécoise, chère au gouvernement Legault.

« Sachant l’appétit de la Chine pour ces technologies, il faut faire preuve de vigilance partout dans les entreprises et dans les universités », a-t-il plaidé.

Invité à réagir aux nouvelles accusations d’espionnage d’un ex-employé de la société d’État, dévoilées lundi, le consulat général de Chine à Montréal a tenu à rappeler sa mission.

« Prenant en considération la protection des droits et intérêts légitimes des citoyens chinois, le Consulat général offre des services consulaires aux citoyens chinois résidant dans sa circonscription consulaire conformément au droit international et aux législations chinoises et canadiennes ainsi que dans son champ de compétences », a-t-on déclaré.

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