Hôpital Maisonneuve-Rosemont: toutes les chirurgies d'aujourd'hui annulées en raison des orages violents; les employés manifestent
Agence QMI
Les chirurgies planifiées au bloc opératoire de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ont dû être annulées mercredi à la suite des forts vents et des orages violents qui ont causé une panne de courant majeure dans l’établissement la veille. Plusieurs employés ont décidé de manifester pour dénoncer la vétusté de l’établissement.
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Ce sont 30 chirurgies qui seront remises à une date ultérieure, a confirmé par courriel Thaïs Dubé, directrice des communications du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
Un patient qui nécessitait une opération d’urgence a été transféré à l’équipe de l’Hôpital Santa Cabrini. Trois autres chirurgies planifiées à l’Hôpital Santa Cabrini ont néanmoins dû être reportées, a-t-elle précisé.
«La panne électrique survenue hier a mis en lumière des enjeux d’instabilité du système de bascule pour assurer une alimentation électrique de certains secteurs d’urgence par génératrice, a indiqué Mme Dubé. Ces enjeux n’ont pas été détectés lors des inspections hebdomadaires. Elles ne peuvent l’être que lors des simulations qui sont effectuées sur une base régulière. La dernière simulation n’avait pas permis de dénoter cet enjeu d’instabilité.»
La direction des communications a assuré que «tout est actuellement mis en œuvre pour rétablir la situation et permettre la reprise de l’ensemble de nos activités en toute sécurité».
Mardi soir, les intempéries ont causé une importante panne d’électricité dans l’hôpital. La situation s’est empirée en raison de l’échec du fonctionnement de sa génératrice.
Des fenêtres ont aussi éclaté en raison des forts vents et une infirmière a même été blessée.
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Les opérations peuvent reprendre
Des équipes techniques ont finalement terminé plusieurs travaux en milieu d’après-midi, mercredi, a informé le Bureau des relations médias du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal.
«Nous sommes maintenant en mesure de reprendre les activités au bloc opératoire de manière sécuritaire puisque nous sommes convaincus d’être en mesure d’alimenter en électricité le bloc opératoire en toutes circonstances», a-t-on précisé.
Les 30 interventions chirurgicales prévues aujourd’hui resteront toutefois annulées.
«Nous pourrons cependant traiter dès maintenant les cas urgents et les usagers hospitalisés. Le détournement des ambulances a été levé à 14h00», a ajouté un porte-parole du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal.
Des employés en colère manifestent
La grande majorité du personnel en soin du bloc opératoire et des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ont pris la décision de manifester, mercredi après-midi, après cette tempête qui a, encore une fois, démontré la précarité de cet établissement.
«C’est une urgence puisque les salles d’opération ont été annulées», a expliqué Dr Marc Brosseau, pneumologue et intensiviste à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, en entrevue sur les ondes de LCN.
«On ne peut prendre le risque de commencer une chirurgie si on n’a pas de plan B avec une panne d’électricité, a-t-il poursuivi. Puis, depuis hier soir, il y a des génératrices qui ne fonctionnent pas et il n’y a pas de "back-up".»
Des patients auraient même pu y laisser leur vie si la panne d’électricité était survenue au moment où ils se trouvaient sur la table d’opération. Heureusement, la coupure de courant s’est produite entre deux chirurgies actives, a précisé le docteur.
«Ce n’est pas normal qu’un orage mette un hôpital à terre», a dénoncé Dr Brosseau. «J’espère que [le ministre Dubé] en est conscient. Ce n’est pas de l’alarmisme ici.»
On a néanmoins voulu rassurer la population en affirmant qu’il est toujours sécuritaire de se faire soigner à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, aujourd’hui ou dans les jours qui suivent.
«La preuve de ça, c’est qu’on a pris la bonne décision pour la sécurité des patients, a assuré la Dre Madeleine Poirier, chirurgienne générale. Il n’y a aucun danger. On veut mettre la pression pour que les installations nous suivent et qu’on soit capable de continuer à prodiguer ces soins-là.»
«C’est un champ de mines»
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard, a également dénoncé cette situation inacceptable.
«C’est un miracle qu’aucun-e patient-e n’ait été gravement blessé ou n’ait perdu la vie cette nuit-là», a-t-elle écrit dans un communiqué obtenu par TVA Nouvelles.
Mme Bouchard a d’ailleurs pointé du doigt la vétusté du bâtiment, et non la météo, comme étant la principale source du problème.
«Ce n’est pas un hôpital, c’est un champ de mines», a-t-elle plaidé.
«Le gouvernement doit immédiatement donner un échéancier clair, contraignant et public pour la réfection complète de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Il doit cesser de soumettre le personnel à des risques évitables. Il doit investir sans délai dans un environnement digne pour celles et ceux qui sauvent des vies», la présidente de la FIQ.
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Québec promet une solution
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a mentionné qu’il n’avait pas besoin d’un événement comme mardi soir pour comprendre l’urgence de la situation.
M. Dubé a néanmoins assuré que tout était mis en œuvre pour que les problèmes se règlent à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
«Je peux juste vous dire qu’il y a du monde qui travaille pour trouver une solution», a-t-il déclaré en mêlée de presse, mercredi.
Des discussions sont d’ailleurs en cours avec la Fondation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et Santé Québec pour trouver du financement pour faire les rénovations de l’établissement.