Panne à Maisonneuve-Rosemont: un «avertissement majeur» causé par la vétusté, selon un médecin
Agence QMI
La panne électrique survenue mardi soir à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal a mis en lumière, encore une fois, la fragilité des infrastructures, selon un médecin qui estime que cet événement est un «avertissement majeur» et appelle le gouvernement à agir rapidement.
«Dans un hôpital, il y a de la redondance, dans un hôpital, on ne devrait pas manquer d’électricité et si on manquait d’électricité, ça ne devrait pas être dans les endroits où on a les patients les plus malades, les lieux les plus critiques. Et pourtant, c’est arrivé», a déploré d’entrée de jeu le Dr François Marquis en entrevue à LCN, mercredi matin.
Le chef des soins intensifs à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont a raconté qu’un des panneaux de distribution vétuste «n’a pas été en mesure de faire son travail».
«Ça nous a demandé de réagir extrêmement rapidement pour assurer et maintenir la sécurité des patients.»
Il a notamment expliqué que, dans son service, la situation était particulièrement critique puisque les prises de courant rouges, soit celles qui ne doivent jamais manquer d’électricité, car elles maintiennent les patients en vie, ne fonctionnaient pas.
«Ce n’est pas juste qu’il n’y avait pas de lumière. C’est qu’il n’y a rien qui fonctionnait, ce qui veut dire que quand les appareils embarquent sur leur pile de secours, on a une heure pour trouver une solution, sinon il faut passer en mode manuel. Et là, on parle des machines qui maintiennent les patients en vie, comme les respirateurs artificiels.»
Son équipe a dû agir en urgence et l’hypothèse de transférer les patients les plus critiques a rapidement été évoquée. Lorsque le courant est finalement revenu, trois patients avaient déjà été transférés et d’autres se trouvaient en transit.
L’état de l’hôpital en cause
Pour le Dr Marquis, le lien avec l’état de délabrement de l’hôpital est indiscutable.
Il souligne d’ailleurs que les hôpitaux voisins comme l’Institut de cardiologie ou encore l’hôpital Santa Cabrini n’ont subi aucun dommage majeur ni la majorité des habitations du quartier.
«J’habite dans le quartier. On a des branches sur le plancher aujourd’hui, mais il n’y a pas une maison où le toit a été arraché. [...] Le vent n’explique pas qu’un panneau de distribution n’est pas capable de faire son travail.»
Face à cette situation, il exhorte le gouvernement à entamer les travaux de modernisation.
«Les projets comme les hôpitaux se font en étapes. Donc, déjà, il y a deux étapes qui sont prêtes. On peut commencer. Je ne demande pas d’immobiliser dans un bloc de 6 G$, peu importe, le coût. [...]Ils sont préparatoires, mais ils sont prêts. [...] Plus on attend, plus ça va coûter cher, pire ça va être.»
Pour lui, l’importante panne de mardi soir est «un avertissement majeur pour tous ceux qui n’avaient pas encore compris le niveau de vétusté».
«La solution, elle est là. Elle est acceptable pour tous», a-t-il conclu.