Homme abattu en pleine rue à Saguenay: il n’était pas dans son état normal
L’étudiant étranger qui a été abattu par les policiers alors qu’il était armé d’un couteau, en novembre 2023, n’était pas «dans son état habituel», mais n’était pas sous l'effet de la drogue, d'un médicament ou de l'alcool


Jérémy Bernier
L’étudiant étranger qui a été abattu par les policiers de Saguenay en pleine rue alors qu’il était armé d’un couteau, en novembre 2023, n’était pas «dans son état habituel», selon le rapport du coroner.
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Il était dans les environs de 10h, le matin du 28 novembre 2023, lorsque Mamadou Saliou Baldé s’en est pris à son colocataire dans leur appartement de la rue des Hospitalières, dans le secteur de Chicoutimi.
Pour des raisons qui demeurent inconnues à ce jour, l’homme de 23 ans lui a asséné plusieurs coups au visage avec ses poings et un tiroir de cuisine. Il venait de s’emparer d’un couteau lorsque son colocataire est parvenu à s’enfuir et se réfugier chez un voisin.
Un citoyen qui a été témoin de la fuite a contacté les autorités, qui sont arrivées peu de temps après. La scène tragique qui s’en est suivi a été filmée par d’autres citoyens.
Refusant de collaborer avec les policiers, M. Baldé s’est plutôt rué vers eux, couteau à la main. Une arme à impulsion électrique a d’abord été utilisée, sans succès, avant que les agents fassent feu sur lui, lui causant des blessures mortelles.
Comportement incompréhensible
Ce matin-là, Mamadou Saliou Baldé «n’était pas dans son état habituel», souligne Steeve Poisson, le coroner au dossier.
«Il criait et écoutait de la musique très forte. Son colocataire était dans la salle de bain lorsque M. Baldé a commencé à lui crier dessus. Il disait qu’il allait le tuer», explique Me Poisson.
Il a finalement défoncé la porte de la salle de bain à force de frapper contre elle et c’est à ce moment que l’altercation s’est produite. En tentant de fuir une première fois, le colocataire a glissé sur le plancher de la cuisine, «que M. Baldé avait inondé d’eau et de savon».
Le coroner s’explique toutefois mal ce qui a pu mettre l’agresseur dans cet état «hors de l’ordinaire». D’après des analyses toxicologiques, aucun alcool, substance, médicament ou drogue n’a été détecté dans l’organisme de l’homme.
Et comme il s’agit d’un ressortissant étranger, le dossier clinique du vingtenaire n’était pas disponible.
Aucune erreur
Rappelons qu’une enquête du Bureau des enquêtes indépendantes a été menée dans cette affaire, comme il y a eu mort d’homme dans une intervention policière.
Or, l’organisation a stipulé qu’aucune faute n’avait été commise de la part des agents de la paix.
Ces derniers ont utilisé plusieurs mesures auprès de M. Baldé, qui était armé, avant de finalement faire feu. Ils ont également procédé à des manœuvres de réanimation jusqu’à l’arrivée des ambulanciers.
Le décès de l’étudiant guinéen a finalement été confirmé un peu plus d’une heure après les événements.
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