Comment aider nos jeunes à choisir leur orientation de carrière sans pression
Julie Houle et Équipe Salut Bonjour
Le moment où nos jeunes se questionnent sur leur orientation professionnelle concerne tous les parents. Mais comment bien les guider?
Certains savent dès l’enfance ce qu’ils veulent faire. Je pense à Pamela, une jeune fille qui m’a dit, alors que je présentais la météo à Salut Bonjour: «Je vais travailler en télé, on va se revoir!» Aujourd’hui, elle est recherchiste à l’émission. Elle a compris qu’elle ne voulait pas être devant la caméra, mais elle est heureuse d’œuvrer dans ce milieu, même si c’est plutôt en coulisses.
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Revoyez la chronique de Julie Houle dans la vidéo en tête de cet article
La pression ressentie par les jeunes
Avec les enfants de mon conjoint et les miens, on a sept jeunes à la maison, dont trois entre 15 et 18 ans. Autant dire que je suis en plein dans les choix d’orientation. Ma fille de 16 ans m’a récemment lancé: «Maman, ça n’a aucun sens qu’on me demande ce que je veux faire pour le reste de ma vie!»
Comme parent, on veut accompagner sans mettre de pression. Mais on s’en met quand même. Ce commentaire m’a touchée. J’y ai vu une lacune: elle ne se connaît pas assez, ne sait pas ce qui l’intéresse. Puis j’ai lâché prise. Les remords, ça suffit. J’ai réfléchi à comment mieux l’accompagner.
Quelques statistiques
50% des jeunes disent que parler d’orientation avec leurs parents les aide.
66% des 14 à 30 ans sont indécis face à leur choix de carrière.
56% ont déjà changé d’orientation au moins une fois.
Le discours des influenceurs
Les jeunes ne se tournent pas seulement vers leurs parents ou leurs enseignants pour essayer de faire leur choix de carrière. Les influenceurs comme Kendrick Wolf sont devenus de nouvelles sources d’inspiration. Ce qu’ils disent, ça résonne, parfois même plus que ce qu’on répète à la maison...
«Il faut que tu t’ouvres toutes les portes maintenant, raconte-t-il dans une de ses vidéos. Quand tu vas commencer le cégep, tu n’auras pas envie de faire des cours de rattrapage, tu n’auras pas envie de faire un tremplin DEC. Tu vas faire ce que tu peux et non ce que tu veux. Les intérêts que tu as maintenant, à 14-15 ans, ce ne sont pas les mêmes que tu vas avoir à 17-18 ans.»
Ce que je retiens de son discours, c’est de garder des portes ouvertes, mais aussi que les sciences pures sont de bonnes matières pour bien performer à l’école. «Et si, à 17-18 ans, tu te rends compte que tu n’as pas besoin de faire sciences nature et que tu vas aller en sciences humaines, c’est correct, ajoute-t-il. Mais au moins, tu vas t’être entouré de gens qui avaient une bonne éthique de travail. [...] Ne minimise pas l’impact que ça peut avoir sur ton avenir.»
Le rôle des conseillers d’orientation
Après avoir discuté avec mes enfants et écouté les influenceurs, je suis allée voir une professionnelle. Les conseillers d’orientation sont encadrés par un ordre professionnel (OCCOQ) et portent un titre réservé de «conseiller(ère) d’orientation» (c.o.). Ils doivent respecter un code de déontologie, des normes de formation universitaire et de supervision. Ils travaillent dans les écoles, les cégeps, les CLSC ou en cabinet privé.
Vanessa Mireault, conseillère d’orientation, m’a expliqué: «En premier lieu, c’est de partir du jeune. Il faut regarder ses intérêts, ce qu’il aime faire autant à l’école, dans ses loisirs que dans ses activités parascolaires, et l’inciter à aller vers des activités exploratrices.» Les portes ouvertes dans les établissements sont une bonne façon de s’informer. Et consulter un conseiller peut vraiment aider à préciser un choix.
Avoir plusieurs plans
Supposons que le jeune fait un choix de programme, mais est refusé ou change d’idée. C’est là qu’un plan A, B et même C devient essentiel. Si un jeune veut aller en médecine mais est refusé, il peut envisager les soins infirmiers ou la physiothérapie. Il faut considérer d’autres options qui correspondent à ses intérêts.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il existe un éventail de possibilités. Il n’y a aucun mal à avoir plusieurs options et à prendre le temps de découvrir ce qui nous passionne.
Quelques conseils
- Cibler les champs d’intérêt de son jeune;
- Ne pas lui mettre de pression et respecter son rythme;
- Ouvrir toutes les portes et aller chercher le maximum d’informations.