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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Hockey Québec: congédiement du directeur général dans la région de Montréal

Enquête, plainte et usage intrigant des heures de glace

Louis-Dominique Lamarche
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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2024-05-17T21:00:00Z
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Carl Vaillancourt a voulu ramener le hockey mineur montréalais sur le droit chemin, il a plutôt été congédié après seulement huit mois comme directeur général de Hockey Québec Région de Montréal (HQRM). 

• À lire aussi: Hockey Québec: Vaillancourt voulait que les choses bougent

Il est impossible de connaître les raisons exactes de son licenciement, mais si l’on se fie à plusieurs intervenants interrogés pour ce reportage, ceux-ci croient qu’il a perdu son emploi parce qu’il a trop creusé pour déterrer des pratiques discutables de l’organisme. Le poste de directeur général était tout nouveau à HQRM et certains estiment que Vaillancourt a été victime de sa ténacité.

«S’ils l’ont congédié, c’est parce qu’il creusait», lance le président d’une des associations de hockey mineur membres de HQRM et qui préfère ne pas être identifié.

Des pratiques reliées aux heures allouées par la Ville de Montréal ont soulevé des doutes au point où une plainte pour fraude de plus de 5000$ visant HQRM a été déposée au Service de police de la Ville de Montréal qui ne confirme pas l’information.

En début de semaine, on apprenait que la Ville suspendait la convention qui la liait à HQRM, l’organisme qui régit le hockey mineur dans la portion est de l’île de Montréal. En résumé, la Ville retire les heures de glace consenties jusqu’à nouvel ordre, des heures de glace très nombreuses qui valent cher.

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Utilisation

La décision de la Ville est reliée à la décision du conseil d’administration de HQRM, le 4 mars dernier, de mandater une firme pour valider ou invalider des allégations d’usage non conforme des contributions de la Ville, tant en soutien financier qu’en biens et en services.

Il est ici surtout question des heures de glace que la Ville offre par centaines à HQRM pour divers camps estivaux généralement consacrés aux joueurs élites.

Selon ce que Le Journal a appris à travers diverses discussions avec des acteurs près du dossier qui préfèrent ne pas être identifiés, on se questionne sur la façon dont les heures de glace attribuées au hockey élite sont utilisées.

Une portion de celles-ci serait octroyée à une entreprise privée liée à des gens de Hockey Montréal Élite qui les utilise pour organiser des camps de perfectionnement facturés entre 30$ et 40$ l’heure, le tout payé comptant seulement.

Le but de la vérification était notamment de savoir où aboutit l’argent récolté lors de ces camps, ce qui demeure nébuleux.

Coup de théâtre

C’est la firme d’avocats Lex Facto qui a été mandatée par HQRM pour mener l’enquête indépendante, mais dans un coup de théâtre inattendu, l’organisme a intimé la firme de cesser son enquête jeudi.

Selon au moins deux sources bien au fait du dossier, HQRM a envoyé une mise en demeure à Lex Facto, l’intimant de mettre un terme immédiat à son enquête.

Le rapport de Lex Facto devait initialement être déposé le 30 avril dernier, mais se faisait attendre. Un premier rapport succinct venait d’être déposé en attendant la version complète.

C’est étrangement à ce moment que HQRM a décidé de tirer un trait sur l’enquête. Ça soulève autant de questions que de doutes.

Certains membres des 13 associations de hockey mineur qui sont chapeautées par HQRM ont par ailleurs reçu une mise en demeure afin qu’ils cessent de s’exprimer sur les réseaux sociaux.

Cheap

Revenons donc au licenciement de Carl Vaillancourt. C’est par un communiqué laconique d’un paragraphe envoyé le 24 avril dernier que HQRM a annoncé à ses 13 associations membres que le directeur général Carl Vaillancourt avait été remercié. Il avait précédemment été suspendu.

«J’ai trouvé ça cheap de le faire sans nous informer, avoue un président d’association. C’était la moindre des choses que Hockey Montréal nous avise de la situation.»

Dans la missive dont Le Journal a obtenu copie, on ne précise pas ce qui était reproché à Vaillancourt, embauché l’été dernier.

On a tenté de rejoindre le président de HQRM, Yves Pauzé, mais celui-ci n’a répondu à aucun de nos messages. Quant à Carl Vaillancourt, il ne veut pas commenter le dossier par crainte de représailles.

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