Heurts autour du site disputé d'une mosquée en Inde: 6 morts selon un nouveau bilan

AFP
Six personnes de confession musulmane ont été tuées et une vingtaine de policiers blessés lors d'affrontements dimanche autour du site controversé d'une mosquée en Inde, selon un nouveau bilan publié par les autorités.
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Les heurts ont éclaté lorsque des archéologues sont entrés sur le site de cette mosquée du XVIIe siècle située à Sambha, dans l'État de l'Uttar Pradesh (nord), pour déterminer si elle avait été construite sur un temple hindou.
Les scientifiques agissaient sur décision de la justice locale, saisie par des associations de la communauté hindoue, majoritaire en Inde, qui revendique la propriété du terrain contesté.
Leur présence a suscité un rassemblement de protestation de fidèles de la mosquée, qui ont été dispersés par les forces de l'ordre.
Le premier bilan des heurts diffusé dimanche par les autorités faisait état d'au moins de morts.
Les autorités ont démenti l'usage d'armes à feu lors de l'opération. «Les six personnes tuées l'ont été par des tirs des manifestations, qui utilisaient des pistolets de fabrication locale», a assuré à l'AFP un responsable du district, Chirag Goyal.
«La police n'a riposté qu'avec des gaz lacrymogènes et des balles de défens », a-t-il ajouté.
Plus de vingt policiers ont été blessés, a poursuivi le responsable, ajoutant que les forces de l'ordre avaient procédé à 25 interpellations.
La mosquée de Sambhal a été construite en 1526 par un courtisan des empereurs moghols Babur et Humayun, selon une histoire de l'Inde rédigée par la Britannique Catherine B. Asher.
Depuis l'arrivée au pouvoir du premier ministre Narendra Modi en 2014, les associations ultranationalistes hindoues ont multiplié les opérations visant à détruire des mosquées selon eux construites sur des sites hindous.
M. Modi a inauguré en début d'année avec faste un grand temple dédié à la divinité Rama à Ayodhya (nord), sur un site occupé précédemment par une mosquée vieille de plusieurs siècles rasée par des fanatiques hindous en 1992.
Cette inauguration, ainsi que plusieurs lois ou mesures adoptées par son gouvernement en faveur de la religion majoritaire de l'Inde, ont attisé les inquiétudes de la minorité musulmane, forte de plus de 200 millions de personnes.