Hausse record de l’inflation alimentaire: aucune section de l’épicerie n’est épargnée

Yannick Beaudoin
Les consommateurs n’ont pas reçu de bonnes nouvelles cette semaine alors que Statistique Canada a annoncé que l’inflation alimentaire avait connu une hausse record au cours du mois de mars.
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Le prix des aliments a augmenté de 3,2%, soit environ un point de plus que l’Indice des prix à la consommation.
«Si on compare le taux d’inflation alimentaire au mois de mars versus le mois de février, c’est un bond de 1,9%, ce qui est un record de 43 ans, en passant. On n’a jamais, jamais vu ça depuis plus de 40 ans. Alors, c’est incroyable», a commenté le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, en entrevue à LCN, samedi.
M. Charlebois mentionne que les contre-tarifs du Canada sur les produits américains ont un rôle à jouer dans cette augmentation marquée du coût des aliments.
«Je parlais justement à des manufacturiers cette semaine au Québec. Et puis, justement, on parle de contre-tarifs qui coûtent cher. On paye plus pour nos ingrédients qui arrivent des États-Unis. C’est un coût qu’on ne remarque pas comme consommateur, mais ça coûte plus cher de produire des aliments au Canada maintenant [à cause] des contre-tarifs», a expliqué Sylvain Charlebois.
Les fruits, les légumes, le surgelé, la boulangerie, les produits laitiers et les œufs figurent parmi les produits les plus affectés par l’inflation alimentaire.
«C’est ce qui m’inquiète actuellement. Il n’y a pas vraiment [de] section à l’épicerie qui est protégée par ce qui se passe actuellement. Quand on regarde le rapport de cette semaine de Statistique Canada, clairement, l’ensemble des sections [a] été affecté par l’inflation», a souligné l’expert.
«Vraiment, il n’y a pas d’endroit sécure [à l’abri de l’inflation] à l’épicerie présentement», a-t-il ajouté.
Ce dernier croit néanmoins qu’il y a une lueur d’espoir pour les consommateurs et que l’inflation alimentaire pourrait s’essouffler dans un avenir rapproché.
«La bonne nouvelle dans tout ça, parce qu’il faut en donner [de] bonnes nouvelles aux gens, c’est que le prix du pétrole diminue et le dollar augmente. Le dollar canadien augmente. Le pouvoir d’achat pour importer des produits d’ailleurs partout dans le monde augmente aussi. Alors ça, c’est une bonne nouvelle pour les prochains mois», a indiqué M. Charlebois.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.