Hausse des demandeurs d'asile: des écoles et des organismes de Montréal s'inquiètent
Agence QMI
Des écoles et des organismes communautaires de Montréal s’inquiètent de la hausse anticipée des demandeurs d’asile qui quittent les États-Unis afin de ne pas subir les politiques de déportation de l’administration Trump.
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Ces préoccupations surviennent alors que le nombre de demandeurs d’asile qui se sont présentés au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle a atteint des sommets dans les dernières semaines.
Au Centre d’appuis aux communautés immigrantes (CACI), qui accompagne les nouveaux arrivants dans leurs démarches d’installation au Québec, «on n’est pas rassurés» par la situation, a souligné Anait Aleksanian, la directrice générale de l’organisation.
En effet, les demandeurs d’asile, qui représentent normalement une minorité de la clientèle qui fréquente le CACI, sont de plus en plus nombreux à solliciter des services, selon elle.
«Humainement, on ne se sent pas capable de refuser des services, même si on n'a plus les moyens, on n'a plus les capacités [...] On ne sait pas si on arrive à les aider. Et qu’est-ce qui arrive après, parce que notre soutien aussi a des limites? Oui, on aide, mais on ne peut pas répondre à l’ensemble de leurs besoins.»
Selon Frantz André, coordonnateur du Comité d'action des personnes sans statut, la demande est extrêmement forte.
«À tous les jours, je vis au fil des appels téléphoniques et probablement le téléphone va sonner justement. Je parlais que ça va sonner et ça sonne», a-t-il confié.
L'immigration, un facteur parmi tant d'autres
Les nouveaux arrivants représentent 31% de la clientèle des banques alimentaires, a évalué Martin Munger, directeur général des Banques alimentaires du Québec.
Ce dernier estime toutefois que l'augmentation de l'immigration n'est qu'un facteur parmi tant d'autres pour justifier la hausse de demande d'aide alimentaire.
«La pauvreté est un facteur, la crise du logement, je dirais, est un facteur très important à l'heure actuelle. L'emploi à temps partiel en est un», a-t-il souligné.
«Nous, on est prêts»
Les écoles du Centre de service scolaire de Montréal (CSSDM), qui ont été habituées de recevoir de nombreux demandeurs d’asile dans les dernières années, ont ouvert de nouvelles classes pour répondre à cette hausse.
«Nous, on est prêts. On a déjà planifié nos ouvertures de groupe pour l’an prochain. Et on a maintenu un nombre élevé en prévision d’une possible situation à l’international qui nous amène une hausse des demandeurs d’asile. On a déjà planifié des ouvertures de nouveaux bâtiments. Donc, un bâtiment qui devait être rénové, malheureusement, il ne le sera pas à court terme», a dit Mathieu Desjardins, directeur du service de l’organisation scolaire.
La situation est toutefois plus préoccupante au secondaire, où les capacités d’accueil sont beaucoup plus restreintes, a rapporté M. Desjardins.
«On est prêt à accueillir les nouveaux arrivants qui vont se présenter. Par contre, si on parle d’une vague qui ressemble à celle qu’on a eue dans les deux dernières années, là, il y aura un enjeu», a-t-il dit.
Le nombre de nouvelles inscriptions est bien inférieur à celui de l’année dernière à la même période.
Toutefois, il faut généralement compter un délai de 8 à 12 semaines entre l’arrivée au pays et l’inscription.
«Il y a eu une mère qui est venue s'inscrire, il y a à peu près trois semaines, qui nous a avertis qu'il y avait déjà une vague qui se préparait dans le nord-est des États-Unis», a rapporté Mathieu Desjardins.
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