Plus de 200 migrants à la frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle
Les autorités frontalières enregistrent des hausses importantes des demandes d'asile depuis le début de l'année
Yves Poirier, Félix Séguin et Laurent Lavoie
Dans la foulée des politiques de déportation de l’administration Trump, le nombre de demandeurs d’asile qui se sont présentés au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle atteint des sommets dans les dernières semaines.
Rien que durant le weekend, ils ont été plus de 200 à se présenter à ce poste, situé à une heure au sud de Montréal, ont pu confirmer TVA Nouvelles et notre Bureau d’enquête.
En seulement six jours au mois d’avril, 557 personnes ont fait des demandes d’asile, selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
À titre comparatif, les autorités en ont recensé 560 en janvier, 755 en février et 1356 en mars.
Expulsions massives
Selon nos sources, ces groupes d’individus souhaitent échapper aux expulsions massives et controversées d’immigrants illégaux ordonnées par le président américain Donald Trump.
Ces migrants sont majoritairement haïtiens, et ils viennent de plusieurs régions ou États américains, d'après nos informations.

«Pour faire face à cette situation, des ressources supplémentaires ont été mises en place pour assurer la gestion sûre et sécuritaire de la frontière. Ce nombre n’a pas d’impact sur le traitement des voyageurs au point d’entrée», a indiqué Rebecca Purdy, porte-parole de l’ASFC.
Lundi soir, certains d’entre eux étaient encore retenus temporairement à un centre situé sur le chemin Guay à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.
L’agence douanière peut mettre jusqu’à 72 heures pour traiter les demandes d’asile.
Par milliers
L’ASFC avait analysé 5 246 demandes d’asiles dans la région du Québec en date du 6 avril. Néanmoins, à pareille date l’an dernier, l’Agence avait recensé 11 118 demandes d’asiles dans la province, ce qui constitue une réduction d’environ 53%.
La tendance actuelle se dessine au moment où la Cour suprême américaine a suspendu, pour des raisons techniques, l'interdiction des expulsions de migrants en vertu d'une loi d'exception utilisée en temps de guerre.
Donald Trump s’est réjoui d'un «grand jour pour la justice» même si la bataille judiciaire n'est pas terminée.
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