«Pas un ogre»: des amis de Gilbert Rozon à sa défense
L’ancien premier ministre du Québec Pierre Marc Johnson et l’auteur Guy Fournier ont notamment pris la barre mardi

Camille Payant
Des «amis» du fondateur de Juste pour rire Gilbert Rozon, dont l’ancien premier ministre du Québec Pierre Marc Johnson et l’auteur Guy Fournier, sont venus à la défense d’un homme «charmant» qui n’a jamais commis de gestes déplacés.
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«L’homme qu’on décrit, une espèce d’ogre, ne ressemble pas du tout à la personne que je connais depuis 40 ans», a mentionné l’ancien chef du Parti Québécois, Pierre Marc Johnson, mardi après-midi au palais de justice de Montréal.
Il a témoigné avoir été «frappé par les succès et la volonté de réussir de Gilbert Rozon» dès les débuts du festival, dans les années 1980.
Celui qui a été premier ministre du Québec pendant «quelques semaines» a décrit l’ex-magnat de l’humour comme un «homme cultivé», «charmant aux yeux des femmes, toujours élégant».

«Il était toujours impeccable avec les femmes. Je n’ai jamais vu un geste inapproprié, jamais une parole inappropriée», a martelé M. Johnson.
L’ancien politicien gravite autour de Juste pour rire depuis des décennies. Il a été président par intérim du festival lorsque le scandale Rouville-Campbell a éclaté en 1998. Il a cru la version que lui a donnée Gilbert Rozon, voulant qu’il n’avait pas forcé la victime à venir dans sa chambre.
«Pour moi, c’était suffisant. Je n’avais pas à rentrer sur ce qui se passait dans la chambre à coucher», a tranché Pierre Marc Johnson.
Il a ensuite siégé au conseil d’administration et a été conseiller stratégique de l’entreprise.
Pas étonné des allégations
Pierre Marc Johnson n’a «pas été étonné» lorsque des allégations sexuelles ont été publiées dans les médias en octobre 2017, dans la foulée du mouvement #MoiAussi.
«Gilbert Rozon, un homme à succès, a dérangé beaucoup de choses dans le milieu montréalais, a mentionné le professeur associé à HEC Montréal. S’il y a quelqu’un qui a assez d’ennemis et est assez charmant pour se faire faire ça, c’est lui.»

L’ex-magnat de l’humour se défend actuellement dans un procès civil contre neuf femmes qui réclament 14 M$ pour des agressions sexuelles et des viols, entre autres.
Peu avant, l’auteur et chroniqueur au Journal Guy Fournier a lui aussi été élogieux envers son ami Gilbert Rozon.
L’ex-magnat de l’humour était «affable, charmeur et extrêmement gentil» dans l’espace VIP du festival et les diverses fêtes, selon celui qui a contribué à la mise en scène de galas pendant de nombreuses années. Il n’a jamais observé de comportement «désagréable» avec les femmes.
«Fabricant de bonheur»
François Flamand, un ancien cadre de Juste pour rire, a, lui, qualifié Gilbert Rozon de «créatif, intrépide», «un fabricant de bonheur dont la quête était de donner de la joie».
«Je l’ai vu aimer beaucoup les femmes, les respecter, les mettre en poste», a témoigné celui qui a œuvré en production et management pour l’entreprise entre 1989 et 1994.

«J’espère juste que tout ça va aider à la dignité des femmes. [...] Il y a comme une écœurantite, MeToo c’est rendu un peu trop agressant, agressif», a-t-il commenté aux médias à sa sortie de la salle d’audience, au sujet du procès civil en cours.
Le procès, présidé par la juge Chantal Tremblay, se poursuit mercredi matin avec le contre-interrogatoire de Pierre-Marc Johnson.
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