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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Guerre tarifaire: gros casse-tête pour une entreprise de Québec

Jean-François Cantin, de SBI.
Jean-François Cantin, de SBI.
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Gabriel Côté

2025-03-05T20:30:00Z
2025-03-06T05:00:00Z
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La guerre tarifaire cause des maux de tête à une entreprise de Québec qui fabrique des poêles à bois et dont la moitié de la production est destinée au marché américain.

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«Avant, ce qu’on devait faire était relativement évident», songe le vice-président de SBI International, Jean-François Cantin. «Maintenant, c’est plus compliqué. On s’est fait un plan A, puis un plan B, C, D, E.»

Cette entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, était bien préparée pour absorber le choc tarifaire, avec une usine de fabrication qui roule déjà depuis plusieurs années au sud de la frontière pour desservir le marché américain. À l’heure actuelle, 50% de ses ventes se font aux États-Unis.

«On fait partie des chanceux», convient M. Cantin. «Mais c’est la question de l’approvisionnement qui s’est passablement complexifiée.»

Dilemme d’acier

Les poêles que SBI fabrique aux États-Unis le sont avec de l’acier canadien, qui est désormais frappé de droits de douane de 25%, lesquels pourraient être relevés le 12 mars.

Dans ce contexte, l’entreprise doit décider si elle se tourne vers l’acier américain pour éviter de payer la surtaxe.

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«Ça ne va pas de soi, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte», souffle l’entrepreneur, qui souligne que les tarifs pourraient faire grimper le prix de l’acier américain en raison de l’augmentation de la demande.

«Peut-être que l’acier canadien va demeurer une option intéressante, puisque l’acier américain sera moins compétitif. Et puis il faut regarder la valeur du dollar canadien. Si le dollar canadien perd 10%, tu as déjà 10% de rattrapés», poursuit Jean-François Cantin.

«L’autre grande difficulté est de prévoir la balance de production entre ce qu’on fait aux États-Unis et au Québec. Si on fabrique nos poêles au mauvais endroit et qu’on se fait taxer à la frontière, ça ne marche plus», ajoute-t-il.

Licenciements

Par ailleurs, l’entreprise vient de remercier 40 travailleurs de son usine de Saint-Augustin-de-Desmaures, selon la liste des avis de licenciements du ministère de l’Emploi, une décision qui n’a «pas de lien» avec la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis.

«C’est une correction du marché après la pandémie», affirme Jean-François Cantin. «Pendant cette période, tout le monde a changé son barbecue, son spa ou son poêle à bois. Depuis la fin de l’année 2023, il y a un ralentissement, et on est revenu à un rythme de production plus normal.»

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