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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Guerre en Ukraine: mort au combat «en héros»

Personne ne pouvait retenir Émile-Antoine Roy-Sirois de s’envoler pour combattre en Ukraine

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2022-07-23T04:00:00Z
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Une mère montréalaise espère pouvoir rapatrier le corps de son fils, mort «en héros» aux côtés des Ukrainiens avec qui il était parti combattre.

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«Quand la guerre a commencé, il m’a dit “maman, je ne peux pas rester les bras croisés. Il y a des enfants qui meurent”», se souvient Marie-France Sirois, qui suppliait jusqu’à tout récemment son fils Émile-Antoine Roy-Sirois de rentrer au pays après qu’il eut passé près de quatre mois dans le Donbass avec les troupes ukrainiennes.

Son souhait de revoir son fils ne sera jamais exaucé puisqu’elle a appris lundi d’un confrère sur le champ de bataille qu’il était mort au combat.

Hier, elle attendait toujours des nouvelles de l’armée ukrainienne sur les démarches à entreprendre pour rapatrier le corps de son fils, qui se trouve à Dnipro.

Le Montréalais tient un drapeau de l’Ukraine lors des entraînements militaires.
Le Montréalais tient un drapeau de l’Ukraine lors des entraînements militaires. Photo courtoisie

Émile-Antoine faisait partie des centaines de Canadiens qui ont décidé de s’enrôler de leur propre chef pour défendre l’Ukraine contre l’invasion russe.

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Âgé de 31 ans, le Montréalais travaillait pour l’entreprise de livraison GLS avant de s’envoler pour l’Ukraine. Grand voyageur, il avait auparavant fait des études universitaires en philosophie et en marketing.

Mort pour un autre

Durant les premiers mois après son arrivée en Ukraine, le 27 mars, il avait joint la Légion étrangère et subissait surtout des entraînements, lui qui bénéficiait d’une mince expérience militaire, selon sa mère.

Mais de plus en plus, «The Beaver», tel que les autres soldats le surnommaient, était appelé à aller au front, notamment pour combattre dans la bataille du Donbass.

C’est là qu’une pluie de bombardements russes, le matin du 18 juillet, a blessé un de ses camarades, dans la ville de Siversk. C’est en tentant de l’évacuer qu’Émile-Antoine a lui-même été foudroyé par l’artillerie, qui l’a tué lui et trois autres soldats.

«Il a suivi les ordres et il n’avait pas peur. Il est mort sur le coup, mais en héros», raconte Adrial Martinez, un soldat américain joint par Le Journal depuis le Donbass. Émile-Antoine était son «meilleur ami» en Ukraine.

«Il était toujours en train de blaguer et avait toujours un sourire au visage. Tout le monde l’aimait», ajoute-t-il.

Fortes convictions

Émile-Antoine est décrit par sa mère comme une personne qui avait des convictions «très fortes» et était particulièrement sensible aux injustices. 

«En quelques semaines, il a laissé son travail, son appartement et il a tout organisé pour partir. Je savais qu’il n’y avait rien qui pouvait le faire changer d’idée», explique Mme Sirois.

Son dernier anniversaire avec sa mère Marie-France Sirois le 20 mai 2021.
Son dernier anniversaire avec sa mère Marie-France Sirois le 20 mai 2021. Photo courtoisie

Même si elle communiquait fréquemment avec son fils, elle sentait que la situation devenait de plus en plus dangereuse pour lui, lorsqu’elle a reçu lundi l’appel que personne ne veut recevoir.

«C’est mon drame. Émile et moi on était vraiment tissés serré. Certains disaient qu’on était en symbiose», exprime celle qui compte devancer sa retraite, tant elle est bouleversée.

De son côté, la sœur d’Émile, Liliane Roy-Sirois, se souviendra aussi de son frère comme d’un «justicier dans l’âme». 

«Je suis dévastée depuis deux jours, mais je suis fière de lui.»

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