Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Le blé revient à son prix d'avant l'invasion russe après l'accord entre Moscou et Kyïv

Partager

AFP

2022-07-22T19:40:59Z
Partager

Le cours du blé a fortement chuté vendredi à Chicago et sur Euronext, revenant au niveau d'avant la guerre en Ukraine, en réaction à l'accord signé en Turquie entre Moscou et Kyïv qui doit permettre l'exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire. 

• À lire aussi: Londres soutiendra l'Ukraine quel que soit le prochain dirigeant, assure Johnson à Zelensky

• À lire aussi: Ukraine : accord sur l’exportation des céréales, poursuite des bombardements

À Chicago, le boisseau de blé (environ 27 kg) pour livraison en septembre a diminué de 5,86% pour s'établir à 7,59$, revenant à son prix d'avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

Le maïs, dont l'Ukraine est aussi productrice, a glissé dans la foulée de 1,99% pour atteindre 5,6425$ le boisseau pour livraison le même mois.

L'Ukraine et la Russie ont fini par signer à Istanbul vendredi, avec la Turquie et l'ONU, un accord âprement négocié qui va établir des «couloirs sécurisés» permettant la circulation de navires marchands dans la mer Noire. Les marchés espèrent que cet accord soulagera les pays dépendants des marchés russe et ukrainien, qui représentent 30% du commerce mondial du blé à eux deux.

«Je ne m'y attendais pas étant donné que les Russes avancent davantage à l'est et se rapprochent du port d'Odessa», a commenté pour l'AFP Michael Zuzolo, président de la société de courtage et d'analyses Global Commodity Analytics and Consulting.

«Cela m'a surpris, et la réaction du marché suggère qu'il y avait une prime sur le blé sur le marché, en particulier en Europe et, dans une moindre mesure, sur les contrats à terme à Chicago, jusqu'à ce que cette nouvelle tombe», a-t-il relevé.

Sur Euronext, le blé tendre a conclu à 325,75 euros la tonne pour livraison en septembre, dégringolant de 6,41%.

Gautier Le Molgat, analyste chez Agritel, a toutefois rappelé les incertitudes soulevées par la mise en œuvre concrète de ces corridors maritimes.

Michael Zuzolo est resté aussi «sceptique». «Je ne pense pas être le seul à douter que cela déplace beaucoup de grains compte tenu de ce que nous avons vécu au cours des deux derniers mois concernant le mouvement des céréales par le rail hors des zones ukrainiennes à travers les zones russes, puis par bateau vers la mer d'Azov, puis dans la mer Noire vers la Turquie et l'Afrique du Nord.»

L'analyste s'est demandé si le cours de la céréale, mais aussi celui du maïs, va continuer de baisser, vu la faiblesse du dollar et la sécheresse touchant les cultures en France, en Roumanie et en Espagne.

Publicité
Publicité