Guerre commerciale: le négociateur japonais fait état de «discussions constructives» à Washington

AFP
Le négociateur japonais sur les droits de douane américains a affirmé jeudi avoir eu « des discussions franches et constructives » avec de hauts responsables de l’administration Trump lors d’une seconde séance de pourparlers à Washington, assurant que ni la Chine ni la valeur du yen n’avaient été abordés.
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« Nous avons pu progresser sur des discussions concrètes concernant, par exemple, le développement des échanges commerciaux entre nos deux pays, les mesures non tarifaires et la coopération économique et sécuritaire », a indiqué à la presse le ministre de la Revitalisation économique Ryosei Akazawa.
Ce dernier s’est entretenu avec le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, qu’il avait déjà rencontré mi-avril en compagnie du président américain Donald Trump.
« Nous avons convenu avec nos homologues américains de programmer le prochain cycle de négociations ministérielles intensives à partir de mi-mai », a poursuivi M. Akazawa.
Le Japon pourrait proposer d’acheter davantage de maïs et de soja américains, et de poursuivre les discussions sur le développement de gisements de gaz naturel liquéfié (GNL) en Alaska -- afin de « rééquilibrer » son colossal excédent commercial de 68,5 milliards de dollars avec les États-Unis.
Proche allié de Washington et première source d’investissements étrangers aux États-Unis, le Japon est visé depuis début avril par des surtaxes douanières américaines de 25 % sur l’automobile et l’acier. Or, l’automobile a représenté l’an dernier environ 28 % des exportations japonaises à destination des États-Unis.
Le Japon est par ailleurs menacé d’une surtaxe « réciproque » de 24 % sur toutes ses exportations, mise en pause jusqu’à début juillet. Une taxe plancher de 10 % s’applique néanmoins déjà.
Ryosei Akazawa a réitéré que Tokyo jugeait ces mesures douanières « extrêmement regrettables ».
Il a par ailleurs assuré que la question des relations commerciales entre le Japon et la Chine n’avait pas été abordée. Pékin a récemment mis en garde les pays jouant « l’apaisement » avec les États-Unis contre tout accord commercial qui compromettrait ses propres intérêts.
« Nous entretenons également des relations commerciales très solides avec la Chine », comme avec les États-Unis, « et nous continuerons de suivre avec grand intérêt l’évolution des relations sino-américaines », a simplement commenté M. Akazawa.
Par ailleurs, a-t-il affirmé, les négociations n’ont pas non plus touché aux questions de sécurité, alors que Donald Trump ne pointe souvent le coût de l’appui militaire des États-Unis au Japon ni à la valeur de la devise nippone.
L’administration Trump accuse volontiers Tokyo de tirer indûment avantage d’un yen affaibli pour doper ses exportations.
Après des prévisions économiques moroses de la Banque du Japon, la devise japonaise a fortement rechuté ces dernières heures, approchant 146 yens pour un dollar, restant cependant bien plus forte qu’à la mi-janvier.
« Les négociateurs (de part et d’autre) sont naturellement disposés à parvenir à un résultat mutuellement bénéfique dans les meilleurs délais. Le plus tôt sera le mieux, car il y a des intérêts nationaux que les deux pays doivent protéger », a insisté Ryosei Akazawa, dont l’objectif est de conclure « un accord d’ensemble » sur les points en discussion.