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L'article provient de Le Journal de Québec
Éducation

Grève étudiante du 21 au 25 mars : la salarisation des stages réclamée

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Jessica Potsou

2022-03-21T19:50:24Z
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Des étudiants manifesteront, mercredi, afin de réclamer la salarisation des stages, mais aussi pour demander justice pour deux stagiaires récemment décédés en Italie en raison de mauvaises conditions de travail.

• À lire aussi: Des profs de cégep non qualifiés pour enseigner au secondaire

La manifestation aura lieu devant le consulat de l’Italie, dès 14 h 30, dans la cadre de la grève sur la précarité scolaire, du 21 au 25 mars, qui touche de nombreuses cordes sensibles pour les étudiants, dont la salarisation des stages et la gratuité scolaire.

Le collectif «Un salaire pour toustes les stagiaires» (SPTS) s’inspire du mouvement italien qui dénonce les conditions de travail précaires des stagiaires qui doivent faire 400 heures de travail gratuitement pour obtenir leur diplôme.

Dernièrement, deux jeunes Italiens, Lorenzo Parelli et Giuseppe Lenoci, âgés de 18 et 16 ans, ont perdu la vie alors qu’ils étaient en stage.

Plus localement, le collectif SPTS demande que les stagiaires soient reconnus comme des travailleurs et qu’ils soient couverts par la loi sur les normes du travail.

Des revendications qui datent de plusieurs années

Selon Jérémie Lamarche, étudiant en technique de travail social au Cégep du Vieux Montréal, il faut que cet «exploitation» cesse.

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«La non-salarisation des stages est un obstacle direct à la diplomation», a décrié M. Lamarche en entrevue avec l’Agence QMI.

De plus, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs milieux comme ceux de la santé et des services sociaux, la position financière précaire des étudiants en stage entraine un cercle vicieux. En effet, les personnes qui ont des difficultés financières décuplés par des stages sans salarisation deviennent parfois les bénéficiaires du système.

«On devrait donc instaurer des mesures de prévention», estime Jérémie Lamarche.

Le collectif SPTS pourrait être considéré comme le pont entre les revendications des étudiants de 2016 qui demandaient alors une simple rémunération des stagiaires. C’est en réponse à ces demandes que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, avait annoncé, en 2018, la mise en place de la Bourse de la Persévérance.

Or, cette bourse n’est pas offerte à tous les programmes et n’est pas représentative du travail effectué par les étudiants. «Cette bourse, c’est des "peanuts". À titre d’exemple, je travaille 30 heures par semaines pour mon stage sans salaire et j’ai une bourse de 2000 $ pour ma session complète. Ça représente environ 4 $ de l’heure», a d’ailleurs affirmé Jérémie Lamarche.

L’étudiant en travail social déplore que le gouvernement ne finance pas les stages dans les secteurs publics, qui sont en grande majorité frappés par la pénurie de main-d’œuvre. «Les entreprises privées peuvent recevoir un crédit d’impôt du gouvernement afin de rémunérer à 18 $ de l’heure leurs stagiaires, mais le secteur public n’a pas accès à un tel financement», a-t-il expliqué.

C’est pourquoi le collectif SPTS demande non seulement la salarisation de tous les stages, mais aussi que ces derniers soient financés par le gouvernement, tant au public qu’au privé.

Une liste des programmes pour lesquels les stages ne sont pas salariés. Cette liste permet également de voir que les milieux dits féminins sont plus touchés par cette situation, estime Jérémie Lamarche.

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